*Ah ... Ah ... Archtfleug !*
Dire que le bruit d'un homme âgé en train de transformer son mouchoir en un champ de mines gluantes était la première choses que certaines personnes auront entendues de leur journée. Le monsieur en train d'expectorer avec fracas, une homme aux tempes blanches et aux rides naissantes, n'était autre que votre serviteur, le presque juste et parfois bon Shiro.
Ce brave Shiro aurait aimé pouvoir rester chez lui en ce doux matin, mais entre feignasser au lit et avoir de quoi payer son loyer en début de mois, le choix fut étrangement vite fait. Mais bon, au final, ce n'est pas une mauvaise chose. Il faut combattre le mal par le mal, et quoi de mieux pour tuer un coup de froid que l'air frisquet du début de matinée ?
Enfin bref, tout ça pour dire que Shiro, enroulé dans une parka d'un d'autre temps, avançait doucement dans l'air frisquet de cette matinée. Il aimait cette période de la journée. C'était, plus ou moins, le seul moment de la journée où la rue était vivante sans être écrasante. Les gens n'étaient pas assez nombreux pour passer du stade d'individu au stade de masse impersonnelle.
Et dieu sait qu'on pouvait croiser des cas dans la rue. Prennez par exemple ce jeune homme aux cheveux gras dans un costume une taille trop grande qui traversait la route sans regarder. Ou encore, là bas, le jeune couple qui s'embrassait dans un coin. Un léger pincement s'empara du cœur de Shiro. Était-ce de la jalousie ? Était-ce du dégoût ? Difficile à dire.
Quelque chose attirait le regard de Shiro. Une jeune femme à l’apparence étrange, avec des oreilles de chat dans les cheveux et un faux sabre attaché à la hanche. Comment appelait-on ce genre de personnes ? Des costumeurs ? Cosplayateurs ? Meh, peu importe. De jeunes délinquants qui n'avaient rien a faire de mieux de leur temps. S'il avait été son père …
Shiro étrangla directement ce genre de pensée dans l'oeuf. Il n'était et ne serait jamais son père. Par contre, l'homme ne comprenait pas pourquoi il était comme attiré par la jeune femme. C'était une random parmi tant d'autres, loin d'être la plus belle dehors à cette heure.
Il pressa le pas, pris d'une hâte d'être le plus loin possible. Elle avait l'air familière.
En passant à coté, il ne put s’empêcher de lâcher un « Mademoiselle » étouffé. Étrange.
Quelques pas plus tard, une sueur froide coula le long de la colonne de l'homme. Ce n'était pas son visage qui lui semblait familier. Ni sa voix. Ce qui lui semblait familier, c'était l'aura qu'elle dégageait, un type d'aura ressemblant à la sienne, mais plus bestiale, plus sombre.
Etait-il possible que les masqués puissent être humanoïdes ?
Shiro s’arrêta et fit mine de palper ses poches pour chercher un mouchoir. Il jetta de nouveau un regard à l'étrange personne.
Merde.
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