|| Âge : plus de 70 ans || Sexe : MAsculin || Race : Arrancar|| Allégeance : Las Noches ||
La première chose qui frappe lorsqu’on rencontre l’arrancar, c’est le saisissant contraste qu’il offre. Même si ses cheveux blonds paille sont coiffés négligemment, tout en restant doux et revêches , lui tombant n’importe comment derrière la nuque, tels ceux d’un adolescent à l’anarchie capillaire revendiquant silencieusement encore plus de liberté (ou un coiffeur), leur couleur usée traduit une certaine fatigue de leur part, comme de la paille qui jadis plus blonde que le soleil serait restée trop longtemps sous les ravages du temps, à pourrir sur pied.
De même, ses yeux bleus gris semblent délavés et vides la plupart du temps, malgré la petite lueur de gaieté qui vient les embellir de temps en temps lorsqu’il rencontre une personne agréable. En revanche, ils sont rajeunis par deux sourcils blonds joueurs qui ne cessent de sauter, tressaillir, se froncer, faire des sauts périlleux et retomber pour mieux se remettre en mouvement.
Son nez jadis fin fut cassé par de nombreux coups, si bien qu’il n’a plus rien de sa splendeur d’autrefois. De même sa bouche qui se tortille en tout sens pour grimacer porte la trace d’anciennes cicatrices, qui débordent souvent sur le reste du visage (et un peu sur le corps aussi, et les bras, et les jambes, et le cou, alouetteuhhh !) Tant que nous sommes sur le visage, précisons que ce dernier est légèrement rond mais arbore une jolie barbe de trois jours qui lui ajoute quelques petites années. Enfin, rajoutons un reliquat de masque de hollow qui lui ceint le front juste en dessous des cheveux.
Le reste du corps est en accord avec ce visage assez maigre, d’apparence très sec, comme si tout ses muscles s’étaient desséchés pour former uniquement des câbles d’acier sous la peau pâle de l’arrancar. Ajoutons quelques détails pour finir de dresser le tableau, détails qu’on n’aperçoit généralement qu'au deuxième coup d’œil. Premièrement, une petite perle qui orne son oreille gauche, ensuite, une succession de spirales tribales orangées, qui, partant de son omoplate, descendent jusqu’à ses doigts.
L’arrancar porte souvent le même genre de vêtement (merci les designs arrancar, au moins ils sont plus variés que la collection Printemps-Eté-Hiver-Automne de la Soul Society) , à savoir un pantalon de toile blanche, agrémenté d’un débardeur de couleur, porté avec une chemise noire sous un pardessus blanc. Au niveau de ses accessoires, il porte une chaîne autour du cou, ainsi qu’un bandana noir sur la tête assez souvent. Quand à son zampakutoh, il le porte accroché dans son dos , à cause de sa taille.
N’y t’il rien de plus présomptueux que d’essayer de décrire en quelques lignes quelqu’un alors que les plus proches relations ne se connaissent pas parfaitement ? Si, mais ça ne va pas m’empêcher de le faire au moyen de quelques adjectifs.
Taquin : voilà bien un mot qui décrirait l’attitude générale de notre arrancar. Vif, toujours réagissant au quart de tour, malgré le nombre d’ennuis que cela lui attire. Il ne peut pas s’empêcher de se moquer des gens qu’il rencontre, la plupart du temps gentiment, de façon tellement ridicule que ses intentions ne font aucun doute. Cette attitude a par ailleurs comme conséquence d’énerver facilement la plupart de ses interlocuteurs au sang bouillant, tandis que cela contribue à le détendre, en dédramatisant la situation. Étrangement, il continue de taquiner qu’il perde ou gagne.
Dynamique : Sautillant en tout sens, toujours prêt à lâcher une vanne foireuse, hurlant, criant, piaillant, couinant, gémissant, chiant, notre arrancar est toujours prêt à prendre part à un acte qu’on lui propose, préférant tenter n’importe quoi que rester sagement assis en attendant qu’on appelle son numéro. Il se montre toujours optimiste, préférant garder la tête haute et se débattre sur la toile d’araignée plutôt que d’attendre que celle-ci ne vienne le bouffer. (Les araignées du hueco mundo sont très grosses)
Jusqu’au boutiste : Dans tout ce qu’il entreprend, le blondinet ira jusqu’au but, et utiliseras tout les moyens nécessaires s’il en juge le besoin. Il est capable de s’arracher lui-même la peau si besoin est, d’utiliser les ruses les plus basses, même s’il est généralement un adversaire plutôt honorable. De même, il refuse généralement d’abandonner son objectif prioritaire (qui est généralement sa survie) et continuera obstinément son but.
Coureur de jupon invétéré : Avouons le, l’élément qui déterminera le plus la réaction qu’Elthalen aura face à vous se niche dans vos gènes. Sur vos chromosomes sexuels. C’est absence du gène SRY qui fait tout. Car oui, Elthalen aime les femmes. Mais elles ne l’aiment pas. C’est pour cela que le malheureux blondinet, qui a beau essayer de se montrer élégant, raffiné, sympathique, gentil, avec ces demoiselles, se retrouve souvent « rejeté injustement par ces vilaines harpies qui ne comprennent pas la chance qu’elles ont qu’[il] soit célibataire !» Généralement, cela se traduit par une approche plus gentille que la moyenne pour les jeunes femmes de 16 à 40 ans (en dessous elle passe sous la juridiction de la règle protecteur, au dessus elle sont trop vieilles pour lui, et si elles sont moches, elles sont alors trop démoniaques pour lui.)
Protecteur : C’est bien ce qui doit faire tout le potentiel de sympathie du personnage. Il ne peut s’empêcher de prendre la défense d’une personne en mauvaise posture, surtout si cela implique la mort de la dite personne. Il est plus que probable que cela soit du à une certaine lassitude face à tout ceux qui aiment se proclamer supérieur, chose que cet arrancar à souvent rencontré, ce qui serait la raison du pourquoi il a juré de passer plus de temps à défendre la vie de ceux qui ne le peuvent pas, afin d’éviter un gâchis de plus. Cela est particulièrement vrai avec les personnes « faibles » comme les enfants et les fem…nonnon j’ai rien dit !
Dans les derniers jours de la paix, Alors que l’enfer approchait, Le monde retenait sa respiration : L’invasion arriverait tôt ou tard, Mais quand ? Qui sera le premier à tomber ? Qui sera le dernier à tomber ? Restera t’il quelqu’un pour arrêter cette folie ? Que personne ne peut encore voir…. Rien ni personne.
Hiver 1939
Les doigts du jeune homme dansaient entre les lames d’acier, les faisant virevolter vers la surface plane et régulière qu’offrait leur cible. Uns à uns, les couteaux vinrent se poser sur l’assiette, rejoints par les fourchettes, mais pas par des cuillères. Le patron du petit café n’aimait en effet pas beaucoup laisser à portée de mains trop ravisseuses des ustensiles que l’on n’utilisait pas forcément. Il fallait dire que les temps étaient durs et incertains, nombre de journées se finissant à compter et recompter les économies que l’on ne possédait pas. Alors on ne donnait de cuillères aux clients qu’au moment de leur donner leur dessert. Le petit café n’en désemplissait pas pour autant, bondé comme à son habitude par une mosaïque représentative de la société, depuis les employés de bureaux à ceux qui déchargeaient le bois des camions en provenance des scieries en extérieur de la ville. Le plus jeune serveur du lot slalomait dans le ballet de plats et de plateau, ramenant d’autres couverts et serviettes aux nouveaux clients. Il esquiva habillement une main appuyant un argument lié à l’annexion de l’Albanie. Il continua son chemin, reposant des couverts à un couple d’Allemands venus de Prusse orientale. Le couple était suffisamment âgé pour avoir connu la proclamation de l’Allemagne, et semblait plongé dans une discussion à voix basse. Le jeune serveur se tourna vers un de ses collègues, plus âgé que lui, tandis qu’il sortait des verres relativement propres.
" Hey, Kyosti, tu comprends ce qu’ils disent ? - Plus ou moins. - Ca donne quoi ? - Bah…blabla habituel de vieux mutakuon’ prussiens. - C’est à dire ? - Que c’était mieux du temps où on étaient obligés de parler la même que les Ruskies. Et quand ils pouvaient aller voir leur fiston en Bavière sans voir les polsky, et quand les balkans parlaient la même langue qu’eux…tu vois le genre quoi…"
Son collègue se mit à soupirer, usé par cette conversation. Il avait horreur de ce genre de personnes, passionnées de pangermanisme, panslavisme et autres conneries du même acabit. Ces « rêves » étaient contraies à toute idée de libertée, et étaient tous basés sur une idéologie de race supérieure. Il posa ses couverts un peu brutalement sur une table, puis retourna en chercher d’autres. Erkki, qui venait remettre des verres qu’il venait de laver sur le présentoir lui adressa la parole :
-Hey, l’irish, t’oublie pas ce qu’on fait après le travail ce soir ? -Ouais, ouais, grommela t’il tout en reprenant des verres. Il détestait son surnom d’ « irish ». Tout ça car lorsqu’il s’était présenté, Erkki, qui était déjà allé en Irlande lorsqu’il était marin avait entendu des prénoms semblables au sien. Erkki se remit à sourire, puis retourna en cuisine en concluant : « On se retrouve ici, d’accords ? - Bien sûr… - Vas-y maintenant, je m’occupe de finir ton service ? - Pourquoi ? - Parce que te connaissant, tu vas encore passer trois heures, à faire le ménage chez toi avant de venir.
Il partit sans dire mot, saluant à la sortie Reijo et Kyosti. Puis il commença à rentrer chez lui, marchant dans les premières neiges de l’automne. La ville où il vivait n’était pas très grande, mais comptait suffisamment de maisons pour s’y perdre. Il remonta la rue centrale, puis s’engagea dans des petites ruelles, vers une vieille maison défraichie. Il ouvrit la vieille porte, et rentra chez lui. La maison était petite, et encombrée d’objets en bois divers qu’il avait taillé pour sa sœur. La maison elle même avait été faite par son père, avant qu’il ne parte pour la grande guerre t en revienne complètement changé, vidé de toutes envies. Il avait regagné un peu de joie de vivre avec la naissance de ses deux enfants, puis était mort peu après, laissant à s femme deux enfant à charge. Celle ci était morte, il y a deux ans, laissant son fils comme seul tenant de la maison. Celui ci était depuis peu serveur dans un petit café de cette ville de Carélie. Il cherchait sa sœur, tout en rangeant quelque peu sa maison, c’est à dire en poussant dans les coins les affaires qui trainaient. Puis il se mit à l’appeler.
« Aliisa ! Aliisa ! C’est ça que tu appelles ranger ? » Sa jeune sœur sortit de sa chambre, l’air encore aux trois quarts endormie. Celle ci essayait de recoiffer sa chevelure châtaine désordonnée. Son frère vint se placer juste en face d’elle, la dominant d’une bonne tête. Celle ci, pencha la tête sur le côté, avec un regard de chien battu. Son frère, mettant fin à ses réclamations. Lorsque le silence se rétablit entre eux deux, elle baissa la tête et se remit à parler. « Tu sors encore ce soir ? -Oui. Désolé de te laisser seule… -D’accord…fait attention. »
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« Et que vive Mannerheim ! -Et les Estoniens ! -Surtout les alcooliques ! -Hourraaaahhh ! L’hésitation à venir ce soir de Gwilherm s’était évanoui au bout de quelques verres de bière, alors qu’il levait son verre avec ses compagnons. Erkki avait sorti pour l’occasion une de ses bouteilles de whisky, et remplissait en riant les verres plus vite qu’ils ne se vidaient. Kyosti , le dit estonien, s’amusait à vider le sien plus vite que ceux de ses collègues, alors que Reijo essayait d’allumer son poste de radio tout neuf, qui lui avait coûté presque aussi cher que sa cuisine. Ces rendez vous du soir étaient leur petit plaisir journalier, où ils Kyosti se pencha vers Gwilherm, passant sa main dans ses cheveux blonds de paille, malgré les grimaces de celui-ci.
« Et alors, l’Irlandais, elle va comment ta sœur ? - Je pense que sa vue a encore baissé, soupira t’il, tout en baissant les épaules. Erkki lui tapota sur l’épaule, tout en riant à moitié. - -Bah, au pire…une paire de lunettes et tout ira mieux…. - J’ai du mal à l’imaginer avec….et puis j’ai à peine de quoi lui en acheter… Il se posa sur une table en bois, posant ses pieds sur une chaise. Kyosti alla chercher quelque chose à manger, tout en claudiquant, tandis que Erkki ramassait les bouteilles vides qui trainaient, tout en maugréant dans sa barbe de trois jours. Reijo se détourna de son poste et prit la parole, tout en rejetant ses cheveux derrière sa nuque.
« Tu verras, tout fini par s’arranger tôt ou tard… »
C’est à ce moment que la radio s’alluma, imposant le silence tandis que la voix du speaker emplissait la pièce. La nouvelle qui emplit la pièce, sonna Gwilherm, qui se tourna vers Erkki, espérant avoir mal entendu. Malheureusement pour lui, Erkki était blanc comme la mort.
Deux mois plus tard
La nuit était sans lune, ni étoile, les astres célestes étant cachés par les nuages. Sans lumière, le travail des hommes éveillés était plus difficile, mais au combien plus sûr. Akkäinen se tourna vers l’un des hommes sous ses ordres qui creusait, le visage gelé par le froid hivernal, la peau sous leurs épais manteaux en sueur à cause de l’effort. Le pauvre creusait depuis des heures déjà, ses mains s’écorchant sur la poignée de sa pelle, grognant à chaque nouvelle pelletée arrachée au sol gelée. Il lui tapota l’épaule, et lui ordonna d’aller chercher un peu d’eau chaude pour les autres. Le soldat s’exécuta, puis le chef de la troupe se tourna vers un nouvel arrivant, porteur d’une sacoche bien remplie. Pas besoin de demander ce que c’était, l’homme revenait chaque jour avec le même chargement, toujours attendu aussi impatiemment par les hommes, qui jubilaient comme des gosses en apprenant des nouvelles de leur père, de leur frère, leur fils, leur commerce. Il tapa dans ses grosses mains emmitouflées, puis dit à voix basse, mais néanmoins suffisamment haute pour se faire entendre au milieu du raclement des pelles :
« Courrier ! N’enlevez pas vos casques et vos gants ! C’est pas parce que vous lisez que le froid s’arrête et que ça peut pas vous tomber dessus ! »
Il se dirigea vers l’un des hommes qui avait enlevé ses gants pour pouvoir lire la lettre que lui avait envoyé sa petite sœur, souriant comme un gosse qui recevrait ses cadeaux de Noël. Avant que son chef n’ai put l’invectiver pour son imprudence, des larmes de joie et de regrets emplirent les yeux de Gwilherm, alors qu’il lisait des nouvelles d’Aliisa. Celle-ci était partit vivre chez Reijo, qui avait du la prendre pour remplacer son frère. Celle ci lui écrivait qu’elle allait bien, qu’il n’avait pas à s’inquiéter, mais qu’elle-même s’inquiétait pour lui. Elle avait aussi ajouté quelques mots d’une vie banale à laquelle il aspirait.. Il se sentait plus proche d’elle à chacune de ses lettres, mais aussi plus loin.
Il rangea la lettre dans une des poches de sa veste, sous son manteau improvisé en toile blanche., puis reprit sa pelle, recommençant à s’user les doigts dessus. Il avait froid. Un putain de froid qui le glaçait jusqu’au fin fond de son estomac, et qui lui donnait des lèvres gercées. Il s’arrêta quelques instant pour réajuster ses chaussures, afin d’éviter que de l’humidité ne se glisse dedans. Il se demandait un peu ce qu’il fichait là, à gratter le sol comme un gros poulet qui chercherait du grain, au lieu de servir et de laver des assiettes. Son ancien travail lui manquait. Y compris ses amis, ses clients, et même son balai favori avec lequel il avait passé de longues et folles soirées en tête à tête avec le planché et les reliquats de repas. Il reposa sa pelle au bout d’un moment, fatigué d’avoir eu à creuser. Puis il se rentra dans son trou pour dormir. Luukas était déjà dedans, occupé à nettoyer son PK38. Gwilherm salua le septentrional, avec qui il était devenu ami dès qu’il l’avait rencontré. Il était originaire de Laponie, du Nord, tandis que lui même venait de Carélie, du sud de la Finlande. Mais tous deux s’étaient retrouvés dans la même merde, frères d’armes providentiels par la faute de l’URSS, qui attaquait leur patrie. Son collègue le fixa de ses yeux bleus, tout en reposant dans sa housse le pistolet mitrailleur. Sans un mot, Gwilherm vint se poser devant lui, posant son dos contre la toile mouillé de la paroi. Il soupira soulagé de reposer ses jambes après une telle journée. Il avait l’impression que son corps entier lui faisait mal. Il se reposa dans son trou, attendant de réussir à s’endormir, tout en en espérant ne pas le faire pour la dernière fois. Il pensa une dernière fois au visage de sa sœur qui lui manquait puis s’endormit.
Temps indéterminé.
Il leva son mosin, le faisant claquer plusieurs fois. Des gerbes de neiges s’envolèrent avant de retomber paresseusement au sol, avant de reprendre leur envol sous les aboiements des canons de 55mm. Il entendait, juste derrière lui, la pétarade de la mitrailleuse de Mikell essayer de donner au groupe de combat un tir de couverture. Il inspira lentement, dos au tas de bois derrière lequel il avait trouvé refuge. Il inséra un nouveau chargeur dans l’arme, vit claquer le levier et se retourna, lâchant balle après balle vers les fenêtres d’une maison dans laquelle se tenait l’Ivan. Taavi et Pietari, plus un autre dont il ne retenait pas le nom vinrent le rejoindre derrière l’appentis, ajoutant le tir de leurs fusils au sien. Une lourde fusillade s’engagea entre les deux camps, multipliant les impacts sur le bois des maisons, remises et autres structures du village Carélien abandonné. Les tirs étaient prestement lâchés, au jugé, sans que le tireur ne s’expose trop, ce qui donnait un résultat mitigé quand à la précision des tirs. Une rafale d’arme à feu automatique encadra la fenêtre du rez-de-chaussé avant de transpercer le soldat russe qui s’abritait derrière.
Luukas se jeta à son tour derrière l’abri de fortune, insérant un nouveau chargeur dans son arme.
« Où est le caporal ? -Pas là ! -Ça je m'en doute ! Il est où bon sang ? -Il doit être resté plus en arrière ! Tant qu’on se débarrassera pas des tireurs dans cette baraque, on pourra pas s’avancer sans s’exposer ! -Merde ! Quelqu’un à un coktail pour molotov? »
Gwilherm passa le sien à Taavis, qui passa son fusil en bandoulière et le prit en main, enlevant sa moufle gauche pour pouvoir l’allumer, une lueur enfantine dans les yeux, tel un gmin auquel on venait de passer un gros pétard.
« Pietari, tu viens avec moi, vous, vous restez là pour nous couvrir ! »
Il fit signe à Mikell, 6 mètre derrière eux, de se tenir près, puis il s’élança à découvert. Ses camarades firent feu à l’unisson, criblant de balles les étages supérieurs de la maison, laissant à Taavis l’opportunité de lancer son molotov a travers les fenêtres de l’étage inférieur. Le feu commença à prendre, laissant les Russes à l’étage sortir en trombe de la maison avant qu’il ne soit trop tard. La structure en bois pris feu rapidement, sous les hourras des Finlandais, qui s’élancèrent prudemment hors de leurs couverts pour dépasser le groupe de tête. Progressant par bonds, ils s’avancèrent précautionneusement dans le village, abandonné, lâchant méthodiquement des tirs sur les soldats ennemis en fuite. Le dernier groupe de combat Russe préféra quitter la dernière maison encore entre leur main, pour trouver refuge derrière la crête des collines. Taavi s’avança, son fusil sous le bras, regardant les fuyards, et adressa à Gwilherm son sourire le plus joyeux qu’il n’avait jamais eu. Et qu’il n’aurait jamais. Alors que Mikell commençait à peine à récupérer les montres des soldats rouges à terre, une explosion souleva Taavi sur plusieurs mètres, avant de le laisser retomber plus loin, son corps brisé par un obus. Le sang du colonel ne fit qu’un tour, celui-ci hurlant alors même qu’il se mettait à battre en retraite vers la forêt d’où ils venaient :
« TANK ! TIREZ VOUS ! »
S’égayant comme un vol d’oies sauvages, les fantômes en blancs essayèrent de regagner un couvert sûr. Alors qu’il courrait, Gwilherm vit Pietari secoué par de multiples secousses, puis ce dernier s’effondra sur le sol, le visage plongé dans la neige. Mikell avait jeté sa mitrailleuse et courrait aussi vite qu’il pouvait, alourdi par les chargeurs qu’il portait. Les pieds enfoncés dans la neige, ils faisaient tous de parfaites cibles, nombre d’entre eux trébuchant pour ne plus jamais se relever. Tous avaient oublié qui ils étaient, qui les poursuivait, et même jusqu’au propre nom de leur mère, mais tous n’avait qu’un but, atteindre cette lisière qui leur paraissait être à des kilomètres. Sur la soixantaine d’homme terrifié partis du village, seuls une vingtaine arriva en vie hors de portée des chars ennemis.
1945
Ils étaient une petite centaine, tassés dans leurs trous jetant des regards inquiets vers le dessus de leur tranchée, attendant l’ordre de donner l’assaut. La plupart d’entre eux étaient des jeunes sans aucune expérience, sans aucuns liens avec les vétérans que l’on aurait pu retrouver dans leurs unités. Les uns n’avaient jamais eu de vrais liens avec leurs ennemis d’aujourd’hui, les autres avaient déjà fraternisé avec leurs alliés d’hier. Les uns étaient encore innocents et fiers, les autres coupables et aigres. Coupable pour une ville, pour un nom sur une carte, pour des centaines d’autres noms sur des listes de victimes, pour des milliers de larmes sur des tombes à jamais honorées ou même érigées. Les plus vieux avaient fait le siège. Celui de Leningrad. Gwilherm était d’eux, de ces hommes qui avaient perdu le droit d’appartenir à l’humanité. De ces hommes qui étaient restés des mois sur les mêmes positions, à attendre et écouter le martèlement d’une centaine de pièces d’artillerie sur une ville martyr. De ces hommes qui avaient pénétré une ville en ruine uniquement pour trouver les corps raidis par le froid et décharnés de femmes et d’enfants, la bouche ouverte, les yeux vides tournés vers eux comme autant d’accusations. Ils avaient vu toute l’horreur de la guerre. De leur guerre.
Une guerre faite de bombardement sur des civils, de prisonniers sommairement abattus. De camarades laissés à eux mêmes, blessés, leur sang se mélangeant dans la glace alors qu’ils criaient à l’aide, ignorés par leurs camarades, et les dieux qu’ils imploraient. De la mort omniprésente, qui vous attendrait, vous guetterait, car vous lui êtes promis, jusqu’au bout de votre vie. Votre âme, ou ce qu’il en reste….mieux vaut-il ne pas y penser.
Ils étaient conscients d’être des salauds, des démons, des criminels. Mais ils savaient aussi qu’en face ils étaient aussi corrompus, voire pires qu’eux. C’était leur devoir de finir cette guerre, de rompre à jamais le lien avec eux.Tous ceux qui pouvaient remercier la mort de leur sursis la maudissait d’avoir pris la vie des autres. Et de n’avoir pas mit fin à la parodie qu’était devenue la leur. L’aube se levait à peine, et il n’aurait pas fini que nombres d’hommes seraient déjà morts.
Le StuG s’élança en avant, laissant parler son canon, ébranlant le sol, tandis que derrière lui courrait une douzaine d’hommes. Courrant derrière le monstre d’aciers, ils jetaient des regards inquiets sur les ruines qui les entouraient, guettant les éventuels tireurs ennemis. Puis l’enfer se déchaîna. Une vingtaines d’armes criblèrent le petit groupe, en jetant au sol la moitié. Il n’y avait rien d’autre en vue que des murs noircis, des charpentes qui se consumaient à petit feu. Le char essaya de reculer, roulant sur les cadavres, puis fut frappé de plein fouet par le tir d’un canon de 88mm. Le cri de douleur du pilote brulé vif, coincé dans la carcasse surchauffée atteignit les oreilles du groupe resté en arrière, qui se jeta immédiatement contre les murs des bâtiments qui bordaient la route. Les survivants qui suivaient le char s’abritèrent derrière sa carcasse, lâchant de courtes salves avec les hommes en tête des deux colonnes qui suivaient, laissant les retardataires les dépasser pour que ces derniers se mettent derrière des couverts de fortune. Gwilherm sauta dans un trou à la hauteur du blindage avant du char, tout en maintenant son casque sur sa tête. Il leva ensuite son arme, aligna une fenêtre dans son viseur et commença à faire claquer méthodiquement son arme, tandis que le mitrailleur à côté de lui installait sa lourde Mg 42 de prise. Tout autour de lui, d’autres fusils tiraient, les balles sifflaient, ricochant contre la pierre. Aux claquements secs des fusils répondaient les feulements des pistolets mitrailleurs. Une lourde détonation retenti, soulevant un soldat Finnois, tandis que les autres baissaient la tête.
« Miiky ! Dans la rue de droite ! »
Le mitrailleur empoigna son arme de la main droite, soulevant la bande souple de la gauche, puis appuya sur la détente, laissant son arme ronronner. Les balles taillèrent en pièce les artilleurs du canon de 88 mm placé en embuscade, tandis que les fusils de Gwilherm et d’autres contraignaient les Allemands qui protégeaient la batterie à rester à couvert. Puis les rôles s’inversèrent et la Mg42 se contenta de fournir un tir de couverture aux fantassins qui s’élancèrent à travers la rue. Un homme s‘écroula, le genoux frappé, puis la mâchoire arrachée. En autre trébucha juste à côté de Gwilherm, offrant une cible parfaite à l’ennemi. Le Carélien plaça une balle dans l’épaule d’un Allemand posté à une fenêtre, puis sauta derrière le muret ennemi. Sa baïonnette empala un homme au ventre, puis vint chercher le chemin du flanc d’un autre. Il sortit son pistolet, abattant celui à sa droite, puis tomba au sol, plaqué par un autre. Ils roulèrent dans le sang et la neige, puis s’immobilisèrent l’autochtone au-dessus. Le visage de son ennemi était un visage qu’il avait déjà vu, juvénile, dans le même trou que lui, du même côté. Gwilherm, hurla, leva son poing puis l’abattit une fois, deux fois trois fois…Cinq minutes plus tard, une fois l’escarmouche terminée, il frappait encore le tas d’os humide qui avait été le visage d’un allié.
Novembre 1946
Le verre dansait entre ses doigts, tournant sur lui-même, faisant valser le liquide à robe d’or. Affalé sur le comptoir en bois, il regardait d’un œil morne le liquide qui tournoyait. Puis lassé, il se redressa, porta le verre à ses lèvres et le but d’une traite. Puis il le reposa sans ménagement sur le comptoir, et jeta un œil morne vers ses compagnons de beuverie. Deux ou trois personnes. Pas plus. Enfin il n’en était pas sûr, car ils arrêtaient pas de tourner. D’ailleurs les voir tourner aussi vite ça lui donnait envie de vomir. Il posa ses bras parallèles sur le comptoir, et regarda son verre entamer une valse viennoise avec un autre lui-même. Paratatata…tata…tata ! Et beh, il n’aurait peut être pas du boire autant. Non pas que le spectacle de deux verres s’enlaçant tendrement soit désagréable à l’œil, mais il était pour le moins…bizarre. Il laissa les verre danser encore un petit peu, puis il se leva de sa place, manquant de peu de rejoindre les restes de vomi au sol. Il gloussa un peu, sans aucune raison, puis tendit quelques billets sales et froissés, sortis de sa poche au gérant du petit bar. Celui-ci prit les billets de la main à laquelle il manquait une phalange. Ce client venait souvent pour s’enivrer plus que de raison, et parlait avec son léger accent Carélien. Encore un réfugié, qui après s’être battu durant des années contre l’envahisseur, avait du se retourner contre l’allié d’hier et reconduire les Allemands jusqu’à la frontière à la pointe de son fusil. Pour ne jamais rentrer chez lui. Combien d’amis, combien de frères, de parents cet homme avait il bien pu laisser derrière lui ? Beaucoup trop sans aucun doute. La porte s’ouvrit, laissant l’air froid du dehors rentrer et Gwilherm sortir.
La rue était sombre, des poubelles trainant contre les murs. Une légère pellicule de givre recouvrait le dessus de leurs couvercles renversés, abandonnés par des chiens affamés, qui s’étaient enfuis à la vue de la silhouette du Finnois. Ce dernier s’arrêta au bout de la ruelle, s’allumant une cigarette, dont la petite lueur incandescente ressortait au milieu e l’obscurité roide ambiante. Aliisa n’aurait pas aimé le voir fumer ainsi. Mais Alisa n’était plus là. Plus là depuis l’automne 1943, lorsque ces foutus bombardiers avaient survolé la ville où elle était partie à l’abri. A l’abri. Quelles conneries ! La mort était partout, prête à vous chercher, que vous soyez innocent ou non. Et même, les coupables étaient bien souvent ceux qui y échappaient le plus longtemps. Un rire nerveux secoua ses épaules, atteignit sa bouche, puis lui fit basculer la tête en arrière, alors qu’il se laissa éclater d’un rire malsain, qui attira l’attention de deux hommes au bout de la ruelle. Il ne leur prêta pas plus attention, et les dépassa, titubant légèrement, après avoir vomi dans une poubelle juste à côté d’eux.
L’un des deux hommes posa sa main sur l’épaule d’Elthalen, ses lèvre formant les mots suivant :
« Hey, toi ! Uu viens de vomir au beau milieu de notre rue, ça va pas. -…t’foutre. - Mais ça va pas ! On réponds pas aux gens comme ça quand on est bien élevé ! - T’gueule. »
Le cerveau embrumé du vétéran trouva son chemin jusqu’aux nerfs de sa main, qui sortit de sa poche, avec au bout son Lahti, qui éructa plusieurs balles dans le ventre du malheureux passant qui avait eu le tord de vouloir aider un alcoolique. Son meilleur ami, de l’autre côté de la rue, terrifié, attrapa le premier objet qui lui passa sous la main, une barre en fer, et frappa violemment l’agresseur pour sauver sa vie. Lorsque l’ambulance arriva 10 minutes plus tard, toute trace de ce qui avait servi de vie au Carélien l’avait quitté, de même que sa dernière pensée. Se retourner pour crever l’autre, puis rentrer fleurir la tombe d’Alisaa.
Cinquante ans plus tard. (1996)
Le hollow rugit de défi vers son semblable, plus petit et fin que lui. Il n’avait jamais vu autant de nourriture rassemblé dans un corps aussi maigre, et il n’était pas prêt à la laisser s’échapper. Ni à la partager. Il était plus grand que l’autre, plus puissamment bâti, plus fort, armé de redoutables faux en guise de bras alors qu’en face…il n’avait que ces espèces de griffes au bout de ses mains, bien que ces dernières semblaient suffisamment puissantes pour broyer un crâne humain d’une simple pression. Mais il n’était pas un humain, il était un hollow, et même plus ! Il était le plus puissant hollow de la région, qui avait déjà dévoré plus d’une cinquantaine de ses semblables, et ce lui là, ce petit bâtard qui ne semblait pas plus impressionné que lui, allait découvrir l’étendu de son pouvoir. Il rugit une nouvelle fois, et chargea, soulevant des gerbes de sables blancs, le sable du hueco mundo. L’autre réagit immédiatement, ouvrant une gueule démesurément grande par rapport à sa propre taille, et se mit lui aussi à courir vers son adversaire, tout en poussant un claquement inquiétant entre ses dents. Le plus gros, s’arrêta dans sa course, balança son bras droit en arrière, et le fit revenir sur sa gauche, décrivant une courbe parfaitement horizontale, fauchant le corps de l’autre tel une gerbe de blé. Une douleur cuisante lui envahi l’épaule droite alors qu’un petit bruit de chute retentissait sur sa droite. Ce petit salaud avait du s’accrocher à sa griffe, puis lâcher prise et tenter de se rattraper à son épaule, en vain. Il se tourna sur la droite, hurlant de rage face au petit hollow bien plus maigre que lui, si fin, si fragile et qui pourtant, était en train de lui arracher la moitié gauche de son visage. Dans les derniers instant de son existence futile et désormais révolue, le hollow vit ce qui lui avait tenu de moitié gauche de visage tomber devant ses yeux. Puis ses jambes l’abandonnèrent, dans un horrible bruit de déchirure, et le ciel se révéla pour une fois seul devant ses yeux. Une nuit éternelle et sans étoile…. Les griffes arrachèrent à nouveau un grand morceau de chair, les portant à une rangée de dents affamées, qui se refermèrent avidement sur la viande du hollow. Après une mastication rapide, le morceau glissa le long de l’œsophage, dans un bruit de déglutition important. Le hollow produisit un petit grognement pour signaler sa satisfaction, puis il se mit à arracher un nouveau lambeau de chair, afin de l’engloutir tout aussi vite.
Quelques heures plus tard.
Il était étendu sur le sable, haletant, les bras en croix, entièrement nu. Son sang battait à ses tempes, et son visage lui faisait mal comme si on venait de lui arracher un ongle qui aurait recouvert son visage tout entier. Si on pouvait naitre plusieurs fois, il aurait juré qu’il venait de le faire. Son corps entier était engourdi, comme s’il savait à peine sans servir, comme si son cerveau avait besoin de refaire toutes les connexions. Il gémit de douleur un instant, renversant sa tête tout en fermant les yeux. Si quelqu’un pouvait le faire sombrer dans le coma sur le champ, il aurait sans aucun doute accepté.
Pourquoi souffrait-il comme ça ? Même pas au plan psychologique qui veut que chaque chose ait une finalité, mais au plan matériel. Il souffrait sans savoir pourquoi. Et à vrai dire, il ne savait pas grand-chose. Tout juste si son nom lui restait en tête. Elthalen. Déjà, c’était un bon début. Ensuite… il regarda autour de lui les grandes étendues de sable et le ciel noir. Ce coin tout pourrave, c’était le Hueco Mundo. Le lieu où finissaient toutes les sales bêtes mangeuses d’hommes qu’étaient les…houllou ? De là, il pouvait en déduire qu’il avait été un houllon . Il inspira profondément et regarda sur son côté, vers la lame droite qui reposait plantée dans le sable. Cet objet…il ne savait pourquoi, mais il savait qu’il faisait intimement partie de lui. Il se redressa, et sortit la lame de son fourreau. Au fond de sa tête, un petit caquètement se fit entendre, répétant inlassablement le nom du sabre. Lacarayo. Etrange, songea t’il : comment diable un sabre pouvait il avoir un nom ? Il haussa les épaules, récupérant le sabre, ainsi qu’un bout de toile, puis scruta l’horizon, cherchant un quelconque endroit où aller qui pourrait raviver sa mémoire. Il porta sa main derrière ses cheveux blonds en désordre et se gratta la nuque. Il s’étira, faisant craquer tous les os de son corps, puis commença à partir en direction du bâtiment qui pourrait le plus répondre à ses questions. Un affreux bâtiment blanc.
Some times later...
Le hollow couina, observant son bras qui se tortillait au sol, tel la queue d’un lézard détachée de son corps. Son bras ! Son bras droit ! Son puissant bras qui lui permettait d’étourdir et tuer ses victimes de puissants coups de poing ! Il ne pourrait jamais plus s’en servir ! Il regardait avec tristesse son bras droit se tortiller au sol. C’est ainsi qu’il ne vit pas le cero qui l’empêcha de se servir à tout jamais de sa tête, de son autre bras, de ses jambes…bah de tout en fait. Son corps décapité (et amputé) tomba dans la poussière, soulevant un nuage de…poussière.
L’arrancar, qui s’ignorait encore, soupira de soulagement, se passant une main sur le bandana noir qui lui maintenait les cheveux en place. Il reposa son zampakutoh sur son épaule, afin de se soulager un peu du poids de l’arme. Puis il fixa l’immense bâtiment blanc vers lequel il progressait lentement depuis plusieurs semaines, lentement mais pas très sûrement, le comité d’accueil étant composé de hollows facétieux pour lesquels arracher les bras de leurs visiteurs n’était ni plus ni moins qu’un acte oh combien amusant.
« Tss franchement…ils pensent pouvoir relancer le tourisme en mangeant les touristes ? Puis…ils pourraient avoir la politesse de mettre quelques panneaux indicateur. J’ai aucune idée de ce que c’est que ce putain de gros machin blanc… -Cet endroit se nomme, Las Noches. -Hum ? »
Le jeune arrancar se retourna vers son interlocuteur, un homme massif, au poids dépassant largement celui d’un jeune bœuf en pleine forme, aux cheveux noir corbeau, les yeux laiteux et la dentition n’ayant d’égale que celle d’un grand requin blanc ou Amstrong, Louis Amstrong. Sa tenue était pour le moins martiale, composée d’un justaucorps moulant un peu ses muscles et surtout ses bourrelets, ce qui arracha une grimace de dégout à l’autre arrancar. Eclatant de son rire sardonique sous sa casquette, l’arrancar continua :
« C’est l’endroit qu’a érigé Aizen-sama, comme preuve de sa domination sur le monde des hollows -Ail zen ? -Le maître incontesté du Hueco Mundo, c’est grâce à lui que la plupart des misérables menos grande que nous étions on pu évoluer vers des formes de vie parfaite. -Comme…vous ? -Oui, ajouta sans modestie l’être ventripotent. -Euh…c’est bien…tant mieux pour vous… -Mon nom n’a pas d’importance, continua t’il sans prêter attention au fait qu’Elthalen avait l’air de s’en préoccuper autant que des couleurs des chaussettes de l’Aizen. Mais tu dois savoir que je te surveille depuis longtemps. Depuis que tu es un adjuchas. -A vos souhaits. - Vois tu, le schéma classique d’évolution exige qu’un Gillian voit la personnalité d’un des hollows qui le compose ressurgir avant qu’il puisse continuer à évoluer…mais dans ton cas…te souviens tu de ta vie d’humain ?
Elthalen fixa l’arrancar, se grattant l’arrière du crane, gêné. Il s’en souvenait oui. De ses vies d’humains. Il s’en souvenait de trop à la fois, et pas assez bien. Il y avait pleins de petits fragments de vie qui ne lui appartenaient pas, sans qu’il puisse les relier entre eux. L’interrogation qu’il ne s’était jamais posé fit surface aussi soudainement qu’un anaconda de série B. D’où venaient ces souvenirs ? Le dictateur troué sourit à pleine dent (comprendre encore plus que d’habitude)
« Ces souvenirs, sont ceux du menos grande que tu étais. Bien qu’étant devenu un adjuchas, aucune personnalité n’a jamais repris le dessus sur les autres, si bien que tu as évolué en conservant plus ou moins ces souvenirs. Puis tu es devenu un arrancar à l'apparence basée sur l’être qui avait eu la plus grande puissance spirituelle dans cet enchevêtrement d’âmes. -Si je vous, suis, en gros, je suis l’un de ces gros machins moches gigantesque qui aurait pas évolué normalement ? -Exactement. C'est pour cela que je t'observait, à cause de cette évolution anormale. En brisant ton masque de hollow, tu as scellé ces personnalités qui composaient un hollow imprévisible et bestial dans ton zampakutoh. -Mon couteau de quoi ? -Zanpakuto. En le libérant, tu peux potentiellement réutiliser toute l’énergie de l’être que tu étais. Le hollow que tu étais, est scellé à l’intérieur. Mais tu connais sans aucun doute son nom. -Donc …si je te suis…c’est dans ce sabre à la con qu'il y aurait ma forme de hollow, avec à l’intérieur ma personnalité à moi ? -Oui. -C’est idiot. -Oui. -Tu te fous de moi ? -Non. »
Le plus jeune des deux arrancar soupira, ferma les yeux, et se massa la tête. Il pesta envers son comparse :
«Donc j'ai qu'a faire un voyage intérieur thérapeutique, merci docteur... Comment veux tu que je puisse trouver qui j’étais à travers ce bordel pareil ? -Tu te trouveras. -Hum ? »
La dernière chose qu’il vit en rouvrant les yeux furent cinq doigts refermés dans un poing qui s’approchaient à vive allure de son sinus. Le dernier son, fut son nez faire crac.
- La fin des explications viendra bien assez vite. »
La première chose que sentit Elthalen en se réveillant, c’était le sable dans son nez. LA deuxième c’était que son nez parfait était en sang. Se mettant rapidement sur le cul, l’arrancar se mit à hurler de douleur en se tenant la patate rouge qui lui tenait lieu désormais de nez, et se mit à brailler diverses injures sur l’arrancar responsable de cette perte irréparable, sur sa génitrice, et d’une manière générale contre tout ce qui lui passait par la tête, y compris les épinards. Ce n’est qu’après avoir vidé ses poumons de tout leur air qu’il s’aperçut qu’il n’était plus au hueco mundo. Il regarda autour de lui, constatant qu’il était au bord d’un lac luminescent au beau milieu d’une forêt au sol de sable noir, parsemée d’arbres blanc, au feuillage bleuté. Il écarquilla les yeux, s’approchant de l’eau pour regarder au fond, y apercevant des ruines immergées, puis observant tout autour de lui.
« Quoi…qu’est ce que c’est que cet endroit perrave ? Il n’y a pas d’eau ici… »
L’endroit l’intriguait d’autant plus qu’il lui paraissait étrangement familier…
« Ahahahahahahah… -Le gros ! - Cet endroit n’est pas une illusion ! -Ah bon ? -Tu es dans l’endroit, où toutes les formes de ton énergie trouvent leur source. -Pardon ? -En d’autres termes, tu peux aussi appeler cet endroit ton monde intérieur. La force spirituelle de tes attaques provient de cette dimension temporelle. -Attend, c’est quoi ces explications foireuses ? - Si tu veux savoir qui tu es vraiment, le seul moyen est de trouver ton toi dans ce monde en ruine, qui est ce qu’il reste de ton esprit absorbé par la bête que tu étais. Cette bête avait visiblement le pouvoir de s’emparer de souvenirs de personnes et de prendre leur apparence par la suite. Il ne tient qu’à toi de trouver comment utiliser au mieu cette capacité. Car on peut dorénavant dire que tu n’es plus ce hollow.
Il sourit une nouvelle fois, comme pour promouvoir un dentifirice, puis commença à partir en fumé, alors qu’Elthalen tendait la main vers lui.
« Attend ! Comment je peux le trouver ! -Tu te trouveras. »
Dépité, Elthalen referma le poing sur l’endroit où se tenait auparavant l’étrange hollow. Puis il soupira, et tourna en rond autour du lac, cherchant à quoi pourrait bien ressembler son lui-même. Sans doute un beau et élégant jeune homme blond, classieux et tout. Songeant à cela, il ne vit point le petit corps frêle qu’il percuta, tel un éléphant marchant sur un nid de petits oisillons. Il jura promptement , puis perdit son équilibre et alla une fois de plus manger un peu de sable. Tandis que son œsophage protestait vivement contre ce nouveau régime, une voix de jeune fille retentit dans son dos.
« Je savais que tu viendrais. »
Il se releva pour la énième fois de cette histoire, et examina la jeune fille. Elle n’était pas bien grande, pas bien large, et pas bien laide, les cheveux crème, les yeux fermés. Elle était habillée tout en noir, et devait à peine avoir atteint la quinzaine. Elthalen se pencha vers elle, la questionnant :
« Mais comment pouvais tu le savoir ? -Ben je t’ai vu arriver. Crétin. -Mais pourtant tu devrais être aveugle avec tes paupières fermées ! -Non, c’est juste que ça me donne l’air cool. Et car sinon on voit que je suis borgne. -Hum…plus sérieusement petite…tu n’aurais pas vu quelqu’un à peu dans mon genre ? -…t’es nul. -Hum ? , fit il, surpris. -C’’est moi que tu cherche, continua t’elle en le fixant de son unique œil rouge. -Comme c’est mignon ! Elle a décidé de devenir l’amour de ma vie ! »
Un coup de pied castrateur plus tard, la frêle demoiselle continua ses explications :
« Abruti. Ce que tu cherches, c’est ton autre moitié… , elle le refrappa un coup pour prévenir tout commentaire, puis poursuivit : -Tu n’est plus vraiment celui que tu étais auparavant, tu vas devoir faire face au fait que tu n’es que la partie immergée de l’iceberg. -Je suis un glaçon ? - Non. Si tu veux devenir puissant, il va falloir que tu ne le fasses pas pour toi. Mais pour ceux qui n’ont pas eu la chance de vivre comme toi. -Je dois vivre pour eux…ça sonne vraiment…de manière si stéréotypée… - Écoute, tu as le choix. Soit tu ignores cette part de toi hollow et tu te laisse bouffer peu à peu…soit tu me fais confiance et ensembles… on aide ces gens à vivre une dernière fois. Et les autres à exister. -Tu parles d’un choix… -Pourquoi tu crois que c’est moi qui décide ? -Car tu es frustrée d’être toute petite ? »
Un nouveau coup de pied le frappa en plein visage, le laissant jurer tête contre le sol qu’il aurait mieux fait de rester coucher aujourd’hui. Elle lui marcha sur le ventre, le laissant jurer encore plus, jusqu’à ce qu’il arrête de se plaindre, uniquement car i venait de constater que d’ici, il avait un superbe angle de vue sous sa jupe. Elle lui donna ses derniers ordres, alors qu’il se sentait partir :
« Deviens fort Elthalen. Alors tu pourras aider les autres, et t’aider toi-même. Mais voilà un peu d’aide pour toi : mon nom est… »
Ce fut ainsi qu’Elthalen rit connaissance du nom si particulier de son zampakutoh si particulier pour un arrancar si particulier. (rendez moi mon dictionnaire de synonymes) Pour ceux que l’histoire si particulière (ouch) de cet arrancar intéresserait, sachez que par la suite, il rentra au service de l’armée des arrancars d’Aizen, manipulé par l’affreux arrancar ventripotent. Durant cette période, il rencontra la jeune Maeda, pour laquelleil se prit d’affection tel un frère ainé, ainsi que d’autres arrancars tel Loly Airvinne, ainsi que d’autres. Il fit également la connaissance de la vice capitaine Isane Kotetsu, rencontre qui le décida a tenter sa chance en solitaire. Il déserta ainsi du camps d’Aizen, qui en avait un peu près autant l’utilité qu’un assouplissant pour chaussettes. Par la suite, la mort d’Aizen vint bouleverser complètement ses plans, étant donné que son pire ennemi avait disparu… Il prit à peine part aux quelques escarmouches pour la prise du pouvoir de las noches, avant que la cité ne soit envahie par les quincys. Depuis leurs départs, il a juré fidélité à Harribell, et se tient prêt à recevoir de nouveau un numéro...
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