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 Uesugi Kazushi

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Capitaine 4ème Division
Uesugi Kazushi
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Feuille de personnage
Niveau: 77
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Spécialité:
MessageSujet: Uesugi Kazushi   Uesugi Kazushi EmptyMar 1 Sep - 20:00

Présentation


|| Nom : Uesugi
|| Prénom :Kazushi
|| Âge : ~ 600ans
|| Sexe : Masculin
|| Race : Vizard
|| Allégeance : Soul Society


Uesugi Kazushi est un bel homme. Il serait fort peu avisé d'affirmer le contraire ou, tout du moins, fort hypocrite. Que l'on soit homme ou femme, seuls les moins honnêtes peuvent se targuer de ne pas reconnaître ainsi l'élégance et le charme d'un homme tel que lui. De son vivant, et même par-delà la mort, Kazushi fut, est et restera le portrait presque craché de son père. Subtil mélange entre une mère Japonaise de basse extraction et un père navigateur explorateur devenu samouraï, Kazushin a récupéré de son géniteur la carrure des occidentaux, une taille supérieure à la plupart des japonais. D'environ un bon mètre quatre-vingt, il surplomba rapidement sa mère et rattrapa son père. De son géniteur, il récupéra des yeux noisettes, une musculature fine, lui donnant une impression de minceur cachant sa véritable force. Oh, bien sûr, Kazushi n'est pas du genre à gagner au bras de fer à tous les coups, mais trimballer des corps, il en a pris l'habitude et le sien en a pris la forme.

De sa génitrice, notre beau jeune homme a récupéré des cheveux noir de jais qu'il garde coupé court, la plupart du temps ramené en arrière par de la cire, ne laissant que quelques mèches rebelles s'échapper vers l'avant pour retomber sur son front. Sa peau est claire, comme celle de la plupart des japonais et, bien qu'il y ait la couleur naturelle des yeux de son père, leur forme est clairement issue de ceux de sa mère. Mais tant qu'à rester sur les yeux autant parler de ses lunettes. Kazushi ne sait pas réellement de qui il tient cela, ni sa mère ni son père ne semblaient avoir de problèmes de vues, mais il ne peut pourtant que rarement se passer de ses verres s'il veut être capable de voir correctement.

Pour en finir avec son visage, Kazushi possède un nez volontaire qui ne se veut pas arrogant pour autant, des lèvres fines soulevées de manière presque constante en un sourire ravi qui semble saluer le monde autour de lui. Dans les cas de moments sérieux, tel une opération, un combat ou tout simplement un moment triste de sa vie, ce beau sourire se fane en une moue simple, désabusée, qui ne montre pas forcément son accablement, plutôt un renoncement. Une fine barbe en collier orne sa mâchoire, faisant ressortir son ossature franche et carrée, lui donnant parfois un air autoritaire, mais le plus souvent doux et paternel.

En ce qui concerne son corps, celui-ci ne porte la marque d'aucune cicatrice réellement visible. Les coups reçus lors des entraînements et des combats étant, pour la plupart, superficiels et guéris depuis longtemps, il n'y a pas grand chose à dire de plus. Sa tenue, quant à elle, reste également très banale. Comme tout bon Shinigami qui se respecte, Kazushi porte le Shihakusho noir traditionnelle, composé d'un shitagi blanc, d'un kosode noir, d'un hakama noir, d'un tabi blanc et de waraji. La seule différence vient de son haori blanc de Capitaine, portant le numéro 4 en kanji dans le dos, à manche longue, l'intérieur étant couleur puce.

De même que tout bon Shinigami qui se respecte, Kazushi porte un Zanpakutô à la ceinture. Ce dernier n'a rien de particulier si ce n'est une garde en forme de goutte d'eau ainsi qu'un fourreau assorti à la tuska ito, tous deux d'une couleur bleu outre mer. Étant droitier, notre cher Capitaine porte son sabre du côté gauche.


S'il en est des hommes qui trouvent leur bonheur dans la violence, les femmes, l'alcool ou le jeu, ce n'est pas le cas, ici, de Uesugi Kazushi. Non pas qu'il soit homme à refuser de prendre un verre de temps à autre avec ses subordonnés ou ses amis, pas plus qu'il ne rejetterait les faveurs d’une femme. Mais ce qui motive réellement sa vie est nettement plus terre à terre. Pour être exact, il serait presque juste d'affirmer qu'il s'agit là d'une passion égoïste. Kazushi a une véritable obsession avec le bien-être des autres, de son passif et son actif de médecin, il prends soin de ses patients à l'extrême, n'hésitant pas un instant à passer des semaines blanches à potasser les dossiers, à rendre visite et à traiter tous les cas soi-même, ne déléguant que s’il ne peut faire autrement.

Kazushi est du genre borné, têtu, tête de mule et à peu près tous les synonymes que vous pouvez trouver pour définir sa manière de s'accrocher tel un parasite à un patient, quelque soit son cas, et même parfois à des personnes qu'il apprécie. Toutefois, ce n'est pas à prendre dans le mauvais sens du terme, notre médecin sait laisser leur espace aux gens, il n'ira pas les suivre et les coller à toute heure du jour et de la nuit, il faut le prendre dans le sens médical et amical du terme, si jamais il sent que quelque chose ne va pas, qu'une personne a besoin de soin ou d'un suivi, alors Kazushi pourrait bien forcer les portes de l'Enfer pour rendre visite à son patient.

Si son apparence physique peut parfois lui donner un air bourru, voir autoritaire, en particulier lorsqu'il vous regarde par-dessus ses lunettes, Kazushi est probablement l'homme le plus bon et le plus doux du Seireitei, peut-être même de la Soul Society, après le Capitaine Ukitake Juushiro. Véritable bisounours, il est une oreille et une épaule compatissante pour tous, du plus modeste des Shinigami au plus grand, si besoin est, prenant tout autant soin de la santé physique de ses patients que de leur santé morale. Toujours prêt à donner un coup de main, il ressemble parfois à un papa poule, toujours prêt à vous ébouriffer les cheveux pour vous complimenter, rarement à cours de gentillesse à dire, mais n'hésitant pas à vous sermonner et à punir.

De manière général, Kazushi déteste la violence, cette dernière n'amenant que plus de blessés et de morts, contraire à son éthique et à son travail. Toutefois, comme tout Shinigami, même en faisant parti de la 4ème Division, il eut à apprendre les rudiments du combat au sabre, à mains nues et également les Kidôs, aussi bien les offensifs que les défensifs et les soins. De ce fait, et malgré sa réticence presque maladive, notre Capitaine n'hésitera pas à en faire usage dans des cas particuliers. Jamais sérieusement envers ses alliés et amis, mais quiconque s'en prendra à ses patients ou augmentant le nombre des dits-patients, sera catégorisé comme une cible à éliminer. Personne ne touche aux patients de Kazushi. Toutefois, sa nature fera toujours en sorte de ne pas tuer son adversaire. Il tentera autant que possible de le rendre incapable de combattre de manière définitive. Et si rien n’y fait, alors notre capitaine-médecin fera en sorte de terminer le plus vite et le moins douloureusement possible.

Uesugi Kazushi est une personne que l'on peut qualifier de bon vivant. Lorsqu'il trouve un moment à lui, quand il n'a pas besoin de courir à droite ou à gauche pour s'occuper de ses patients, ou de ceux des autres médecins, il est possible de le retrouver endormi dans un coin, écroulé par la fatigue de plusieurs jours sans sommeil, mais la plupart du temps, il sera avec ses hommes, prenant un verre, passant du bon temps. En tant qu'ancien père et mari, Kazushi aura tendance à accorder plus de temps et d'attention aux femmes et aux enfants, comme une compensation de sa propre famille perdue.



.oO Chapitre 1 : Une vie humaine Oo.

Année 1600, l'Angleterre vient de poser pour la première fois le pied au Japon par l'intermédiaire de William Adams. Tout du moins, c'était la première fois qu'un tel pas était reconnu par le monde, par l'Empire Britannique. En effet, d'un point de vue historique, c'était loin d'être la première fois qu'un britannique traversait les frontières, les terres et les océans pour rejoindre l'archipel nippone. L'histoire qui nous intéresse prend ses racines en l'an de grâce 1432, avant même la découverte des Amériques par Christophe Colomb.

Il n'était même pas un explorateur, pas plus qu'il n'était un guerrier, juste un homme qui voulait voyager et voir du pays. « Il », c'était Everett MacOnelley, un simple professeur qui un jour en eut assez de voir le monde au travers de ces livres, voulant le découvrir de ses propres yeux. Everett fut l'un des premiers occidentaux à atterrir au Japon. Là-bas, il eut un enfant dont il laissa à la mère le choix du nom afin qu'il ne soit pas rejeté par ses pairs. Cet enfant, qui ne connut pas son père, s'appelait Kazushi. Uesugi Kazushi.

Le jeune Kazushi naquit en l'an 1440, soit 8ans après l'arrivée de son père au japon et environ 160ans avant la « conquête » de l’Angleterre dans ce même pays. Né d'une mère pure japonaise, travaillant à la ferme familiale où elle s'occupait principalement de nettoyer la maison, préparer le repas et s'occuper des animaux, Uesugi Mizuki avait également la charge d'accompagner son père en ville pour vendre ses produits. Lors de l'arrivée d'Everett, elle fut l'une des premières personnes à l'accueillir, ce qui fut probablement la raison de sa  grossesse. Toujours est-il que Kazushi naquit ainsi en milieu rural du japon féodal, au milieu de l'époque Muromachi, peu avant les premiers échanges commerciaux avec les pays de l'Ouest. A cette époque, il était mal vu d'épouser un quelconque étranger, d'autant plus alors qu'il n'était pas même Japonais. Aussi Kazushi fut-il un enfant illégitime, hors mariage.

Cela ne signifiât pas pour autant qu'il y eut de quelconque problèmes. En effet, Uesugi Mizuki était déjà promise à un autre, aussi laissa-t-elle croire à son prétendant que ce fils était le sien. Ce ne fut pas dur, car Everett mourut quelques années plus tard. Ainsi Kazushi ne connut jamais son père, sans pour autant manquer de la protection et d'une présence paternelle à ses côtés. Comme le voulait la tradition, Mizuki et son fils emménagèrent à proximité des parents de son mari, dont le nom n'est ni important ni nécessaire pour le reste de cette histoire. Trop occupé à son travail, ce dernier passait peu de temps avec son fils qui, lui, se devait d'aider sa mère en grandissant. Les travaux de la ferme furent d'abord nécessaires, pour lui apprendre à se mouvoir correctement, pour lui apprendre les rudiments de la vie, mais également pour permettre à Kazushi de connaître le monde en dehors de la petite maison où il vivait.

Ce n'est qu'à partir de l'âge de 3ans, lorsqu'il fut en âge d'apprendre à lire et à écrire que l'apprentissage du jeune garçon pour prendre la succession de son père en tant que marchand d'étoffes commença. Trois ans, cela peut paraître jeune, mais son père avait déjà décidé qu'il n'attendrait pas plus longtemps, quitte à forcer son fils. Les premières années d'études furent laborieuses et dures, notamment du fait que le jeune garçon n'avait en aucun cas envie de passer ses journées enfermées dans une pièces à lire des caractères en pattes de mouches, compliqués et tordus. Les sorties avec son père ne furent pas non plus de tout repos, le trajet jusqu'à la boutique, le marchandage avec les divers revendeurs, le marchandage avec les acheteurs. Certains, pas tous. Pour une raison que le garçon eut du mal à comprendre, certaines personnes avaient le droit d'acheter les étoffes et le tissus à un prix plus bas que celui annoncé par le marchand.

Les nombres furent nettement plus intéressant que la lecture, le marchandage et les discussions bien plus amusantes que les symboles étranges qui revêtaient un sens mystérieux et parfois hors de portée pour le jeune garçon. Mais même le plus intéressant des jeux devient rapidement ennuyeux lorsqu'on doit le pratiquer tous les jours, du matin au soir. Rapidement, le jeune Kazushi trouva un intérêt soudain dans la lecture des différents papiers de son père plutôt que de suivre chacune des innombrables et interminables discussions qui se tenaient jour après jour dans le magasin. Dans un sens, son commerçant de père était content que son fils, bien qu'il ignorât alors l'absence de lien de sang, s'intéresse à la lecture, aux calculs, mais déplorait sa perte d'intérêt dans les manigances marchandes.

Mais le subterfuge concernant l'ascendance de Kazushi fut rapidement découvert. C'est à l'âge de 10 ans que la ressemblance physique avec son véritable père fut la plus évidente. Ses yeux, bien que bridés comme tout bon japonais, l'était nettement moins. Son visage, bien que n'ayant pas encore sa structure, était trop éloigné de celle d'un Japonais moyen. On reconnaissait, certes, quelques traits de sa mère, mais le reste était d'Everett MacOnelley. La première personne à s'en rendre compte ne fut pas sa mère, ni aucun membre de la famille, mais bien le médecin de la ville. Dire que cet homme avait des pouvoirs n'étaient pas totalement faux, mais il serait peut-être un peu trop s'avancer que de parler de réels pouvoirs, il n'était pas un Fullbringer ou, tout du moins, ne le laissait-il pas transparaître. La première véritable rencontre entre Kazushi et le médecin, en dehors de sa naissance, fut lors d'une épidémie. Mizuki, concernait par son fils, l'emmena en ville, voulant se rassurer elle-même avant tout.

Toujours est-il que cette rencontre marqua l'enfant pour plusieurs raisons. Tout d'abord, il se prit de passion pour la médecine. Voir ainsi le vieil homme s'occuper avec autan d'entrain et de volonté de ses patients lui mis à la fois du baume au cœur et lui fit voir le monde différemment du commerce de son père. Malheureusement, l'épidémie de peste noir qui faisait rage à l'époque emporta bon nombre de gens, y compris le commerçant cocu. Ce dernier eut toutefois la chance d'ignorer les écarts de sa femme avant leur mariage et mourut ainsi, persuadé que son fils était bien de lui. Mais pour Mizuki, qui se retrouvait alors veuve, la vie devint bien plus dure. La ressemblance de Kazushi avec son père devint plus présente avec le temps, ses grands-parents s'en rendirent compte d'autant plus vite qu'ils s'occupaient de lui comme pour remplacer leur fils perdu. Ce faisant, Mizuki et Kazushi durent quitter leur domicile, étant reniés par la belle-famille.

Mais tandis qu'ils retournèrent vivre chez les parents de Mizuki, Kazushi, lui, retourna voir le médecin et expliqua la situation. Alors, il commença à supplier le vieil homme de lui apprendre, de devenir son apprenti, lui affirmant qu'il travaillerai dur pour aider sa mère comme un homme se devait de le faire. Il était plein de bonnes volontés et il savait lire, écrire et calculer. Le vieil homme n'eut pas le cœur de refuser. Il se nommait Minamoto, médecin depuis déjà 20 ans, il soignait avec application, utilisant tout son savoir en matière d'acupuncture et d'herboristerie pour soigner au mieux quiconque venait frapper à sa porte. Son savoir, il le tenait de son père et lui-même le tenait de son père. Les livres, rouleaux et parchemins expliquant les points de pressions, les 108 points d'acupuncture, les herbes qui pouvaient soigner, celles qui pouvaient tuer, les mélanges, les proportions dans chaque soin, les maladies selon les saisons et leurs symptômes associés, tout cela était étalé noir sur blanc, méticuleusement rangé.

Tous ces livres, et bien d'autres encore, Kazushi les a lu, d'un bout à l'autre. Ceux-là et bien d'autres encore. Lui qui, avant, ne s'approchait d'un livre que pour tromper l'ennui, cherchait dorénavant plus de lectures, dévorant avec joie et excitation les traités d'herboristerie, essayant de comprendre les maladies avec l'aide du médecin. Cette vie dura environ 5ans et, bien qu'il ne soit qu'apprenti, Kazushi finit par se faire connaître auprès de la clientèle de Minamoto. Il était un sang neuf, un jeune garçon qui commençait à devenir un homme. Apprenant à maîtriser les aiguilles d'acupuncture, il apprit également à préparer les remèdes, d'abord en regardant faire, puis sous l’œil scrupuleux de son maître avant d'avoir le droit de pratiquer par lui-même. Il en vint alors à gagner son propre salaire, un simple pécule pour ses débuts, puis un salaire un peu plus conséquent, suffisant pour aider sa mère et avoir encore assez pour lui même. Petit à petit, le jeune homme se mit à économiser son argent, ne s'achetant que le nécessaire, donnant une partie à sa mère, mais faisant toujours en sorte d'étoffer son trésor pour le jour où il s'émanciperait.

C'est à l'âge de 15ans que Kazushi rencontra celle qui, pour lui, serait la femme de sa vie et de celle d'après. Une jeune femme, fille d'une patiente habituée de Minamoto, qu'il avait rencontré bien des fois alors qu'elle aidé sa mère à venir et s'installer. Bien des fois, il discuta avec elle, de tout, de rien, de la santé de sa pauvre mère, de son apprentissage. Elle s'appelait Hana, avait de longs cheveux noirs qui lui tombait délicatement jusqu'au bas des reins. Par souci esthétique, par coquetterie, elle les attachait par une tresse compliquée qu'elle ramenait alors en un chignon tout aussi complexe. Descendante d'une famille Geisha, elle en avait la grâce et la culture. Sa voix était telle le chant d'un oiseau, ses mouvements graciles et souples, comme l'eau d'une rivière. Les deux jeunes gens commencèrent à se fréquenter de plus en plus à mesure qu'ils apprenaient à se connaître.

A la mort de Minamoto, Kazushi prit sa suite en tant qu'apprenti légitime et donc successeur. La clientèle n'en diminua que peu, bon nombre des patients encore en vie avaient connu Kazushi durant son apprentissage et avaient confiance. Cette soudaine promotion et cette nouvelle vie lui fit d'abord l'effet d'un fardeau énorme qu'il ne se sentait pas prêt à supporter. Mais à ses côtés, Hana fut là pour le réconforter, l'aider à se lever et à avancer. C'est à ses 17ans que Kazushi demanda Hana en mariage et qu'elle accepta. Leur mariage fut simple, utilisant l'argent qu'il avait mis de côté, Kazushi s'acheta une maison où sa mère vint vivre avec eux. Moins d'un an plus tard, était née une petite fille aux cheveux châtains. Elle n'était pas non plus entièrement japonaise, un peu du sang de l'Angleterre coulait dans ses veines, mais pas suffisamment pour qu'elle en soit rejetée. Devant la beauté de sa fille, le jeune médecin la nomma Amako, car elle vit le jour alors  que la pluie battait ferme le sol.

La famille vécut des temps simples, au début toutefois, Kazushi veillant sur sa femme et sa fille comme un loup sur sa meute. Son travail et sa famille était tout ce qui lui importait, couvrant de cadeau son bébé, l'aimant comme si sa vie en dépendait, mais le destin en décida autrement, quelques mois après ses 21ans. Malgré les efforts qu'il y mit, Kazushi ne put empêcher sa femme de mourir lors du retour de la peste. Toutes les plantes, tous les remèdes ne servirent à rien de plus que ralentir la date de son trépas. Bien que cela aille au-delà de ses convictions, notre jeune homme abandonna ses patients la plupart du temps pour s'occuper autant que possible de sa femme, faisant des recherches, allant jusqu'à profaner des corps en secret pour tenter de sauver sa bien-aimée, en vain. Ce faisant, non-seulement perdit il celle qu'il considérait comme son âme-sœur, mais également le respect de ses clients, des gens de la ville.

Seul avec sa fille dont il prenait le plus grand soin pour éviter une autre tragédie, Kazushi dut se résigner à fermer boutique, retournant travailler la terre car plus aucun ne voulait de lui pour être soigné. Le temps passa alors plus lentement, Kazushi passait le plus clair de ses journées à cultiver et à s'occuper de sa fille qui grandissait à vue d'oeil. C'est à l'âge de 27ans que Kazushi vit son enfant tomber malade, du même mal qui s'était emparé de sa mère et de bien d'autres avant elle. La peste était toujours présente au Japon et, un peu partout dans le monde d'ailleurs, il n'était pas bien compliqué de l'attraper. Là encore, Kazushi usa de tout son savoir, de tout ce qu'il avait sous la main, il y mit tout son cœur afin de sauver ce qui était probablement le plus important de toute sa vie. En vain. La fillette mourut rapidement de cette maladie foudroyante sous les yeux impuissants de son père.

Ayant perdu tout goût à la vie, n'ayant plus sa passion ni ses amours, Kazushi s’arrêta simplement. Il ne cultivait plus sa terre, mangeant à peine, ne sortant pour ainsi dire plus de chez lui. Ses livres et parchemins ne lui apportaient nul réconfort, se plantes dépérirent petit à petit devant son regard vide d'expression et de vie. Kazushi semblait tel un organisme se faisant vampiriser par la vie elle-même. Deux ans plus tard, peu après ses 29ans, Kazushi mourut à son tour, de fatigue, de faim, de faiblesse, de maladie. Il n'était plus que l'ombre de lui-même lorsqu'il s'endormit dans son lit poussiéreux pour ne plus se réveiller.


.oO Chapitre 2 : Une vie spirituelle Oo.

Ce qu'il se passa ensuite fut assez vague, comme si Kazushi marchait dans un épais brouillard. Lorsqu'il ouvrit les yeux, se leva de son lit, tout semblait comme à son habitude, sa fille et sa femme n'était plus là. Mais il y avait quelque chose de nouveau, quelqu'un était dans son lit. Ce soudain changement, si inattendu, le fit sursauter lorsqu'il se rendit compte que cette personne n'était autre que lui-même. Pensait d'abord à un rêve, il dut cependant se rendre à l'évidence lorsque la chaîne qui pendait mollement à sa poitrine cliqueta. Il eut beau tirer et tirer encore dessus, la douleur qu'il éprouvait à chaque coup ne le réveillait pas de ce cauchemar. Alors il se laissa glisser contre son propre lit, tout aussi misérable qu'avant.

Combien de temps passa-t-il avant qu'un Shinigami ne vienne le voir ? Probablement pas plus d'une journée. Toujours est-il que l'un d'entre eux, vêtu de noir et portant un sabre, vint à sa rencontre. De son regard vide, il observa le nouveau venu comme s'il n'était qu'une mouche. L'homme vint lui parler alors, malgré le sabre qu'il portait à son côté, il n'était pas belliqueux, son visage ne montrait que de la tristesse, de la compassion. Dans un bruissement de tissu, il traversa l'espace séparant la porte du lit et s’accroupit près de Kazushi.


« Vous avez fait beaucoup de bien dans votre vie, même si vos clients ne vous l'ont pas forcément rendu. Je vous ai observé... Ici, vous ne serez d'aucune aide, mais je peux vous offrir une nouvelle vie, une chance de faire du bien à nouveau.... Et peut-être même de retrouver votre femme et votre fille. Je ne vous le promet pas, mais rien ne vous empêche d’espérer. »

Ces quelques mots lui firent soudainement reprendre vie, pardonnez l'expression, à l'idée de revoir Hana et Amako, mais également en pensant qu'il pourrait de nouveau pratiquer.  C'était une chance presque inespérée pour lui. Alors il accepta avec un enthousiasme proche de la supplique. L'homme en noir sourit alors, dégaina son sabre et apposa délicatement le Kashira sur le front de Kazushi. Une douce lumière l'engloba alors et, sans qu'il ne sache trop ce qu'il s'était passé, se retrouva alors dans une place complètement différente. Là-bas, un autre homme en noir lui donna un ticket sur lequel était noté le chemin qu'il devait prendre.

Malgré les pressantes questions de l'ancien médecin, le Shinigami ne put lui donner les réponses qu'il cherchait. Kazushi ignorait bien où sa fille et sa femme pouvaient se trouver en l'instant, en cet endroit poussiéreux et pauvre que l'on nommait le Rukongai. Alors, Kazushi se résigna, pour le moment, se dirigeant vers le 20ème District Nord, comme son billet l'indiquait. Ce n'était, fort heureusement, pas très loin de sa position initiale, aussi n'eut-il aucun mal à trouver son chemin mais ce qu'il vit en avançant ne le réjouissait que peu. La pauvreté, la saleté, c'était la seule chose réellement visible sur le trajet. Peu de malades, mais surtout des blessés, probablement des bagarres d'ivrognes. La situation allait en s'améliorant à mesure que le nouveau venu approchait de son point de chute, mais il ne lui fallut que peu de temps pour comprendre qu'au plus loin, les gens devaient être dans un bien triste état.

Arrivé au 20ème District, le plus dur fut de trouver un endroit où s'installer, bien que de nombreuses âmes, pour ne pas jouer sur les mots, avaient la bonté de lui proposer une place. Il ne lui fallut qu'une journée pour apprendre comment fonctionner le Rukongai. Les familles étaient rarement réunis, il s'agissait, le plus souvent, de groupes de personnes partageant un même toit, l'eau, des bonbons et du bon temps. Il n'y avait, pour ainsi dire, pas de nourriture au Rukongai, les âmes n'avaient pas faim, mais il n'était pas impossible d'en trouver pour autant. Ce fut d'ailleurs cela, au début, que Kazushi prenait comme  la cause des maux du Rukongai, mais rapidement, il comprit son erreur. C'était simplement la nature humaine. Chacun cherchait un moyen de passer le temps dans cet endroit, certains y étaient même depuis plusieurs centaines d'années à attendre leur tour, alors les bagarres étaient monnaies courantes.

Toujours est-il que notre ancien médecin s'installa en bordure de district, dans une famille déjà installée qui lui avait proposée son aide, mais dont il n'avait accepté qu'en voyant l'état du plus vieil habitant. Son instinct l'avait alors poussé à lui venir en aide à son tour. C'est ainsi que sa réputation en tant que médecin débuta dans ce coin du district, puis jusqu'au district suivant. Même dans cet endroit, Kazushi ne refusait aucun patient, faisait de son mieux pour se fournir en matériel, allant jusqu’à fabriquer de lui-même ses outils. Petit à petit, il reprit goût à la vie après sa mort. Pour toute rétribution, Kazushi n'acceptait pas grand chose, surtout pour lui-même, si ce n'est des renseignements sur sa femme et sa fille. Mais les réponses furent toutes aussi vague que celle du Shinigami, il était presque impossible de retrouver quelqu'un dans ce monde, surtout avec autant d'années d'écart dans la date d'arrivée. Néanmoins, la petite Amako avait probablement trouvé une bonne famille pour s'occuper d'elle, les enfants s’en sortaient toujours plus facilement.

Les années passèrent rapidement. En particulier parce que le médecin dormait peu, passant le plus clair de son temps à chercher des moyens de retrouver sa vrai famille et à compléter son set de soin, cherchant des plantes, des bandages, des outils pratiques. Dans un sens, il se sentait coupable de ne pas pouvoir aider plus de gens, les moyens étaient faibles, tous ne pouvaient se déplacer et les districts étaient grand. Il ne pouvait se permettre de partir trop longtemps, ni de vagabonder dieu-sait-où au risque de se perdre et d'abandonner une partie de ses patients. Toutefois, la réponse vint à lui sous une autre forme. De temps à autre, des Shinigami faisaient des rondes dans le Rukongai, quand ils ne passaient pas en revue une partie des âmes. Certains partaient pour l'Académie, d'autres pour une réincarnation sur Terre. Alors une question lui vint à l'esprit.


« Les Shinigamis possèdent des pouvoirs, n'est-ce pas ? Peuvent-ils soigner également ? »

« Oh bah oui, sûrement ! Y a toujours quelques Shinigami qui viennent de temps à autre pour nous soigner... C'est pas tout le temps, c'est même plutôt rare, mais ça arrive ! Des Shinigami de la 4ème Division, toujours très polis, très gentil. La plupart du temps, ils ne prennent même pas la peine de trimballer leur sabre avec eux quand ils nous rendent visite. Ils craignent pas grand-chose. Les autres par contre…. »

Le vieux Yamada était un habitué de la soi-disant clinique de Kazushi. Très bavard, cela faisait un bon moment qu'il se trouvait ici et, le jour de sa mort, il était déjà très âgé, tout du moins pour son époque. Le temps passé dans le Rukongai n'avait pas arrangé les choses. Ses os étaient douloureux, il avait de plus en plus de mal à bouger avec le temps et n'était pas très habile de ses mains. Le moindre outil qu'il empoignait lui entaillait les doigts comme si le manche était aussi affûté qu'une lame. Mais il ne pouvait s'empêcher de vouloir venir en aide aux autres, lui aussi, se levant à l'aube pour construire des cabanes et des maisons, autant dire qu'il semblait mettre sa vie en danger à tous les instants.

« S'ils passent en revue les habitants du Rukongai, ça veut dire qu'ils ont des registres et s'ils en ont, ça veut dire que j'ai une chance de retrouver Amako et Hana ! Peut-être que si je leur demande… En allant directement là-bas … »

« Je veux pas briser tes espoirs gamins, mais ça m'étonnerait qu'ils te laissent accès à ça, t'imagines le bordel si tout le monde pouvait voir les registres ! Tout le monde chercherait à retrouver sa famille ! C’est pas possible, il y a beaucoup trop de monde»

« Alors, je n'ai qu'à devenir Shinigami, dans ce cas ! »

Bien sûr, cela lui faisait mal au cœur de quitter ses patients, mais durant la centaine d'années qu'il avait passé à soigner des gens, il avait pu élever un auto-proclamé apprenti qui saurait s'occuper d'eux également. Alors oui, il reviendrait le plus souvent possible pour  continuer son travail, mais comment partir sans un cœur lourd de crainte.

.oO Chapitre 3 : Une vie de Shinigami Oo.


Les premiers mois à l'Académie furent possiblement les plus difficiles pour Kazushi. Son apprentissage auprès de Minamoto, lorsqu'il souhaitait devenir médecin, lui avait paru passionnant, intéressant, mais également bien compliqué. Mais l'Académie des Shinigami l'était encore plus. Il lui fallait s'adapter à des termes et un univers dans lequel il vivait depuis sa naissance sans jamais avoir put réellement saisir certaines choses, en dehors de sa compréhension du moment. Le délicat équilibre entre les différents monde, le travail des Shinigami, les différences fondamentales entre Hollow, Humains et Dieu de la Mort. Mais le plus dur arriva rapidement.

Pour un homme tel que Kazushi, aider et soigner les autres était dans sa nature, quelque chose d'instinctif, difficile de passer outre. Ainsi, lorsqu'il apprit que de cours de combats, au corps à corps et au sabre, étaient au programme, son visage se décomposa, essayant de passer outre par tous les moyens, suppliant son professeur de le laisser prendre des cours de médecine avancée à la place. En vain.  C'est donc à contre-cœur qu'il s'élança dans l'apprentissage du combat au sabre. Il n'était pas utile pour lui d'exceller dans ces disciplines, du moment qu'il participait aux cours et se débrouillait pour être dans la moyenne. Le plus dur fut de garder le rythme et de surmonter les courbatures du lendemain, Kazushi n'était pas un guerrier, il n'était pas un combattant, pas plus qu'il n'était une personne à vivre dans la nature, autant dire que ses compétences physiques étaient limitées.

Faisant parti de la troisième classe, Kazushi utilisa les six années prévues pour apprendre le plus possible, travaillant comme jamais. Si ses compétences physiques restaient faibles, il avait pourtant l'habitude de passer des nuits blanches plusieurs jours par semaine, aussi utilisa-t-il cette capacité à pouvoir rester éveiller afin de travailler les cours qu'il recevait avec assiduité. Le Kidô, en particulier, l'intéressait grandement, notamment par sa capacité à soigner les autres. C'était d'ailleurs la première raison pour laquelle notre médecin s'était enrôlé dans l'armée du Gotei 13. Alors il travaillait, avec ardeur et passion pour comprendre comment fonctionner le Kidô, comment user de ses pouvoirs avec parcimonie et efficacité. Il ne comptait ni sur le Hakuda, ni sur le Hohô et encore moins sur le Zanjutsu pour valider ses années d'études.

Chaque soir, lorsqu'il quittait l'Académie, Kazushi se dépêchait de rentrer chez lui, prenant des nouvelles de ses patients, utilisant ses nouvelles connaissances pour soigner d'autant mieux avant de se mettre au travail. Chaque soir pendant six ans, c'était sa routine. Et ce jusqu'à ce qu'il en sorte diplômé. Alors il était devenu un véritable Shinigami, demanda une affectation particulière à la 4ème division, bien décidé à apprendre encore et toujours plus sur la manière de soigner, profitant de congés pour aller au Rukongai dans son ancienne clinique, propager un peu de son savoir et se tenir au courant. Mais petit à petit, sa présence se fit de moins en moins nécessaire. Celui qui s'était auto-proclamé apprenti de Kazushi s'en sortait très bien, tout le monde l'appréciait énormément. Alors notre Shinigami-médecin arrêta de venir. Sa dernière visite s'étant, en plus, soldée par une bagarre entre âmes du Rukongai, à laquelle il avait du mettre un terme par la force.

Alors, Kazushi décida de rester au Gotei 13, travaillant d’arrache-pied aux différentes unités médicales, cherchant des conseils de la part des anciens pour améliorer ses compétences et connaissances, aussi bien du corps humains que des différentes Kidôs. Alors qu'il pensait que ses connaissances déjà acquises lui procurerait un avantage non-négligeable, la dure réalité de son ignorance le rattrapa férocement. Tout ce qu'il savait lui avait permis bien des soins envers ses patients, mais ce n'était qu'en affrontant les cas de la 4ème division et les connaissances des Shinigami qu'il se rendit compte du gouffre béant de tout ce qu'il ignorait alors. Fort heureusement, c'était un point qui pouvait être comblé par le travail acharné dont il était habitué. Mais un autre problème survint alors. La quatrième division n'étant pas connu pour ses combattants, c'était quelque chose qui plaisait à Kazushi, mais cela ne l'empêcha pas d'être envoyé en mission, comme support médical principalement. Mission qui se solda par la mort des trois autres Shinigami et la survie in extremis de Kazushi.

C'était une de ses nuits où les Hollow sont un peu trop tôt de sortis et en trop grand nombre. Ce n'était pas la première fois qu'il allait sur le terrain, mais chaque situation était toujours légèrement différentes des précédentes. Parfois, cette différence, aussi minime soit elle, pouvait faire basculer les événements. Les premiers Hollow furent éliminés, ou plutôt purifiés, avec vitesse et efficacité, mais lorsqu'ils commencèrent à apparaître trois par trois, puis quatre par quatre, tout devint plus compliqué. Un Hollow ailé, à la vitesse plus qu'impressionnante, trancha en deux l'un des Shinigami avant de se faire transpercer à son tour. Kazushi s'était empressé d'aller soigner son pauvre compagnon, mais il était trop tard. Les sorts fusaient, les lames étaient constamment au clair, même le médecin de service s'y mettait sérieusement pour éliminer la menace. Mais malgré sa dévotion, ses alliés moururent également juste avant l'arrivée des renforts.

Ce n'était pas son premier échec, mais c'était le plus dur qu'il eut jamais à supporter. Sa propre faiblesse l'aurait probablement abattu, mais le pire fut probablement les réactions. Bien sûr, les Shinigami amis des défunts furent hors d'eux, rejetant l'entièreté de la faute sur le médecin, mais la plupart des autres Shinigami se contentait de hausser les épaules ; personne n'attendait réellement d’un Shinigami de la 4ème Division qu’il soit utile sur le terrain. C'était cette indifférence qui le mettait le plus mal à l'aise, le plus hors de lui, personne ne semblait réellement lui en vouloir. Mais il n'était pas homme à se laisser faire de la sorte. Il n'avait pas encore accès à son Shikai à ce moment-là, c'était peut-être la clé pour réussir là où il avait échoué auparavant.

Pendant les années qui suivirent, Kazushi passa le plus clair de son temps libre à s'entraîner pour entrer en contact avec son Zanpakutô de manière fiable et rapide, autant de fois que nécessaire, il passait des heures à méditer. Jamais il ne délaissa son travail ni ses patients, jamais il ne laissa l’amertume de sa cuisante défaite déteindre sur son attitude. Lorsque, enfin, il eut atteint son objectif, la surprise fut grande. Devant lui se tenait une petite fille. Elle n’était pas bien grande, 10 ans, 12 tout au plus. Ses cheveux bleus lui tombaient sur les épaules, ondulant légèrement sous une brise qui n’existait pas. Son visage ne ressemblait en rien à celui des japonaises et elle portait une robe à manches bleu pastel qui lui descendait sous le genou.

Pieds nus, elle se tenait là au milieu d’une pièce blanche et froide dont on ne voyait aucun mur, semblant s’étendre à l’infini de tout côté tandis que le plafond, oppressant, semblait terriblement bas. En fond, le bruit caractéristique des gouttes d’eau qui tombe se faisait entendre, révélant la présence d’une fine couche d’eau sur le sol. Mais Kazushi n’en avait cure, tout comme il ignorait les rangées de lits disposés çà et là autour d’eux. Son regard noisette était rivé à celui saphir de l’enfant, qui le lui rendait avec une intensité similaire. Mais alors que notre Shinigami ouvrit la bouche, tremblant d’émotion, la petite fille rompit le contact visuel, fermant ses yeux pour secouer lentement la tête de droite à gauche.


« Je ne suis pas Amako. »

« Mais… ton visage… tes yeux … La couleur n’est pas bonne mais … »

« Je ne suis pas ta fille, Kazushi. »La petite fille s’assit sur l’un des lits à côté d’elle, les mains de chaque côté de ses cuisses. Ses yeux n’étaient en rien enfantin. Profond comme l’océan, elle les posa avec une douceur surprenante sur l’homme qui se tenait devant elle. « Je suis ton pouvoir. Le plus tôt tu le comprendras, le plus tôt tu pourras te servir de moi… Et changer ça. »

D’un geste, l’enfant-Zanpakutô montra l’espace de son bras. La pièce était complètement vide, à l’exception des lits d’hôpitaux. Le sol était maintenant couvert d’une couche d’eau épaisse. Pataugeant, Kazushi tourna sur lui-même, observant son monde intérieur. Toute la pièce était baignée d’une pâle lumière bleuté, qui laissait dans l’ombre la majeure partie de la salle.

« Pourquoi est-ce si sombre ? Et cette eau … D’où vient-elle ? Amako…»

Dans un léger éclaboussement, l’enfant-Zanpakutô se trouva au côté de son maître. Le dépassant pour s’enfoncer dans l’obscurité sans que l’eau ne semble la gêner.

« Je ne suis pas Amako. Suis moi. »

Docilement, le médecin suivit son guide, s’enfonçant dans l’obscurité sans que celle-ci ne semble jamais les engloutir, comme si la source de lumière, quel  qu’elle soit s’arrangeait pour les éclairer. Pendant un long moment, aucun bruit autre que celui de l’eau remué par leurs pas se fit entendre. Enfin, la luminosité augmenta petit à petit alors que les deux âmes arrivèrent dans un long couloir percée de fenêtres en verre.

« Regarde, Kazushi. Voici ton âme, voilà ce que tu es. Vois où je vis. »

Par delà la fenêtre, le Shinigami ne vit que de l’eau. L’hôpital dans lequel ils se trouvaient était complètement submergé. A plusieurs mètres au-dessus d’eux, le soleil peinait à traverser l’épaisseur aqueuse. Plusieurs fenêtres étaient légèrement brisées, laissant entrer l’eau extérieur. Kazushi en était abasourdi, son esprit trop occupé à appréhender la situation n’arrivait plus à réfléchir. Alors après quelques instants, l’enfant-Zanpakutô repris la parole.

« Toute cette eau, ce sont les larmes que tu as versées. Pour ton père, ta mère, ta femme, ton enfant. Pour toi aussi, même lorsque tu t’y refusais. Pour toutes les personnes à qui tu te donnais corps et âmes. »L’enfant se rapprocha de son maître, posa une main contre la vitre froide, laissant son regard se perdre. « Avant, cette place regorgeait de soleil. Il faisait bon se baigner dans les larmes de joies. Mais un jour, il s’est mis à pleuvoir des larmes froides, dures, acides. J’ai dû alors chercher refuge ici. »

S’éloignant, l’enfant se tourna vers le couloir vide et spacieux, s’asseyant de nouveau sur l’un des lits placés contre le mur.

« Je venais toujours ici lorsque la tristesse se mettait à couvrir ton ciel. Cet endroit était toujours chaleureux, lumineux. Mais ce même jour, les pièces sont devenues froides, de plus en plus grande, de plus en plus vide. L’eau s’est mis à y entrer… sais-tu de quel jour je parle, Uesugi Kazushi ? »

Silencieusement, Kazushi hocha la tête. « La mission… »

« La mission, oui. Ton plus gros échec. Celui que tu ne t’es pas pardonné, celui qui te ronge de l’intérieur, qui a rendu fade et terne jusqu’à ta plus grande passion. Comprends-tu, Kazushi ? Tu n’es pas mort durant cette mission, mais tu meurs petit à petit depuis lors. Et tu m’entraînes avec toi. Je ne veux pas mourir, Kazushi. »

Choqué, comme électrisé, le Shinigami se retourna brutalement, observant avec des yeux ronds la jeune fille qui lui tendait une main presque désespérée. Mû par son réflexe de père, Kazushi la lui prit avec ferveur.

« Il n’y a que toi qui puisse faire revenir le soleil et la chaleur ici, Kazushi. Il n’y a que toi qui ait ce pouvoir. Je suis ce pouvoir. Je suis ta Princesse des Larmes. Utilise moi, Kazushi. »

Là encore, Kazushi ne sut quoi dire. Autour de lui, ce monde qui était le sien, celui où cette enfant vivait jour après jour, était à sombre, triste, amer. Devant lui se tenait ce qu’il était réellement, ce reflet de lui-même le heurta aussi durement que le sol lors d’une chute.

«  Cet endroit… Est-ce vraiment moi ? Est-ce vraiment ce que je suis aujourd’hui ? »

«  C’est là le reflet de tes choix, de tes actions, de tes préoccupations… »

« … Et tu vis là, à cause de moi… »

Cette fois, l’enfant ne répondit pas. « A cause » n’étais pas tout à fait juste. C’était grâce à Kazushi qu’elle était là, qu’elle avait pu naître et se développer en tant qu’entité entière. Alors oui, ce monde qui était le sien était désolé, empli de tristesse, de peur, de colère et d’amertume, mais jamais elle ne lui en voudrait pour cela, bien trop heureuse d’être là.

« Très bien, je vais changer ça. Je te le promet, je ramènerais le soleil, Ama… Non… Quel est ton nom ? »

L’enfant sourit doucement. Sa peau devint translucide, ses contours se brouillèrent et, dans un tourbillon, l’enfant devint sabre dans les mains du Shinigami. Un simple souffle fut la réponse attendu : Namidahime.

Cette expérience fut, pour Kazushi, une révélation. Peut-être aussi son côté paternel aidait-il un peu, il ne pouvait décemment pas laisser une enfant dans un tel monde, même en sachant pertinemment qu’elle n’était pas une simple enfant, c’était juste une forme physique. Kazushi se devait, pour lui même, pour sa fille, pour sa femme, de devenir un Shinigami qui tiendrait ses mots, un Shinigami qui vivrait selon ces principes qui lui tenaient tant à cœur. C'est suite à cette rencontre qu'il désirait tant que Kazushi reprit du poil de la bête. Certes son travail principal n'avait été que peu affecté par sa petite période de déprime, mais il était maintenant déterminer à faire oublier son échec.

Évidemment, ses premiers pas dans sa nouvelle résolution furent d'apprendre son Shikai. Il savait l'invoquer, encore fallait-il le contrôler, connaître les limites de son pouvoir. Il se devait d'être réellement utile en mission, de pouvoir protéger ses compagnons, ses patients, à tout moment. La lame intangible de son Shikai en fit tout d'abord rire plus d'un, tellement en accord avec ce que la 4ème division était, mais Kazushi en était heureux, il n'avait pas besoin d'une arme qui puisse blesser, ce n'était pas son genre.  

Travaillant son Kidô, son Shikai, Kazushi s'améliorait de jour en jour, trouvant toujours un peu de temps pour s'entraîner, demandant toujours plus à ses supérieurs pour des opérations médicales, des  missions. Ce ne fut malheureusement pas suffisant. Près de 10ans après la découverte de son Shikai, Kazushi rejoignit une grosse opération sur Terre ; certains Hollow ayant pris l'habitude depuis peu de s'organiser en groupe pour chasser les Shinigami. Si ses talents s'étaient indubitablement améliorés, la mission n'en résultat pas moins par la mort de la moitié de l'équipe et la fuite de trois des cinq Hollow pourchassés. Incapable de trancher l'un d'entre eux avec sa lame, Kazushi s'était également révélé incapable de maintenir un contrôle suffisant de l'eau environnante pour protéger les blessés et appliquer des soins. S'attirant de nouveau les foudres des Shinigami, 4ème Division comprise.

Incapable de supporter cela, Kazushi s'enfuit du Seireitei pendant plusieurs jours, se réfugiant au fin fond du Rukongai. Là-bas, le Shinigami passa sa première journée à combattre. Non pas des Hollow, encore moins des âmes. Il combattit contre sa plus grande faiblesse et sa propre force. Entrant en contact avec Namidahime, le monde qu'il s'attendait à trouver était bien différent. Alors qu'il espérait  y voir moins d'eau et plus de soleil, fort fut de constater que l'hôpital était encore plus submergé qu'avant. Les étages étaient inondés, l'eau arrivant jusqu'au genou, rendant toute progression difficile.

Seul dans la pièce où il était apparu la première fois, Kazushi se mit à chercher la petite fille qui l'attendait pourtant à chaque fois. Courant, ou presque, à travers l'immensité sombre, le Shinigami appelait son Zanpakutô, craignant avec bêtise que quelque chose ait pu lui arriver. Il la trouva devant une fenêtre, peut-être la même devant laquelle ils s'étaient tenus 10 ans plus tôt, mais il ne pouvait en être sûr. Observant l'extérieur, Kazushi aurait pu jurer que le soleil était plus pâle qu'habituellement. Namidahime, elle, semblait plus triste également.


 « Namidahime… J'ai besoin de ton aide… Pourquoi fait-il plus sombre ? Et toute cette eau… Il ne devrait pas y en avoir autant...»

La petite fille se retourna vers celui qui  était son propriétaire, celui à qui elle devait la vie. Ses yeux était de glace, le traversant de part en part, empli de reproches et de pitié.

 « Tu as encore échoué, Kazushi.  Et cela t'a marqué d'autant plus violemment. Maintenant l'océan de tes regrets s'engouffre avec plus de forces dans mon dernier refuge. Ton dernier refuge… Pourquoi Kazushi ? N'as-tu donc aucune confiance en ton propre pouvoir ? Pourquoi ne m'as-tu pas utilisé ? »

 « J'ai fait appel à toi ! Je t'ai utilisé ! Mais que puis-je espérer d'une lame qui ne tranche pas ! Je pensais que ton pouvoir compenserait ce… défaut, mais j'avais tort visiblement… Je n'ai pas pu protéger mes camarades, je n'ai rien pu faire ! »

Plissant légèrement les yeux, l'enfant-zanpakutô fit quelques pas comme si l'eau ne l'a dérangeait aucunement. Levant une main trempée, elle la laissa glisser contre le mur puis disparut dans un murmure aqueux, réapparaissant aux côtés de Kazushi, laissant une profonde entaille dans le mur, sur toute la longueur qui les séparait alors. L'entaille était nette, profonde d'un peu plus d'un centimètre, mais Kazushi ne doutait pas un seul instant que la jeune fille aurait pu causer des dégâts bien plus important.

« Pendant toutes ces années, tu n'as fait qu'effleurer l'étendue des possibilités qui s'ouvraient à toi. Peut-être serait-il temps pour toi de les apprendre.»

Se retournant, incapable de prononcer un mot, Kazushi fit un pas en arrière. L'enfant, qui ne l'était  qu'en apparence, émettait une aura indicible, mais qui ne laissait aucun doute à ses intentions. Faisant de petits cercles dans l'eau avec sa main, Namidahime finit par levé celle-ci, tandis que l'eau prenait petit à petit l'apparence d'un sabre.

« Prépare toi, Kazushi. Je crains que la douleur ne soit le seul possible professeur. »

Sans crier gare, Namidahime chargea, disparaissant encore un instant. Plongeant sur le côté, Kazushi sentit la douleur cuisante et familière de la chair tranchée. L'eau se teinta d'un rouge léger tandis que le sang s'écoulait de la plaie à sa jambe. Elle n'avait aucune intention de le tuer, c'était certain, mais elle n'allait pas retenir ses coups pour autant. Mû par une impulsion instinctive, Kazushi  usa de son Shunpo pour s'éloigner, juste à temps pour voir la lame de l'enfant fendre l'eau, y laissant une entaille un court instant. Ce n'était pas une lame d'acier, comme tout Zanpakutô ordinaire. Celle-ci était translucide, irisé, ondulant légèrement. Cette lame était faite d'eau.

« Comment … ? Comment peux-tu te déplacer aussi vite avec toute cette eau ? Et cette lame ! »

« Pourquoi l'eau devrait-elle me gêner alors même qu'elle est en moi ? Pourquoi l'eau ne pourrait-elle trancher quand les larmes de ton désarroi me transperce ? »

D'un geste si vif qu'il en était presque invisible, Namidahime trancha l'air devant elle si bien que Kazushi n'eut que le temps de pivoter sur le côté pour éviter ce coup qu'il ne vit pas avant d'être soudain submergé par une vague froide et puissante. Le verre venait d'être tranché en deux, laissant un flot incontrôlable se déverser dans l'hôpital. Le Shinigami se redressa, s'écartant de la soudaine cascade, trempé,toussant et crachant.

« Tu sais que je n'aime pas me battre, mais je ne me laisserai pas maltraiter pour autant ! »

Brandissant une main menaçante, Kazushi s'apprêta à lancer un Kidô de restriction quand une violente douleur lui transperça la main, lorsque la lame de Namidahime traversa sa chair.

« Comment espères-tu maîtriser ton pouvoir si tu ne l'utilise pas ? Comment espères-tu me comprendre si tu ne m'écoutes pas ? »

Retirant sa lame, l'enfant zanpakutô fit un pas en arrière, laissant un instant son Shinigami reprendre ses esprits. Kazushi compressait la plaie à sa main comme il le pouvait, son esprit fusant toute vitesse, essayant de comprendre. Son pouvoir, elle faisait référence à son Zanpakutô. Mais pour l'utiliser, il lui fallait son sabre qu'il n'avait pas en ce moment. Comment avait-elle fait apparaître ce sabre ? En plongeant sa main dans l'eau. Mais comment ? Qu'avait-elle dis qui pouvait expliquer l'apparition de l'arme ?

D'un geste rageur, Kazushi plongea à son tour la main dans l'eau, reculant d'un bond, pour la retirer  comme s'il dégainait un sabre de son fourreau. Malheureusement, sa main était désespérément vide. Pas le moindre signe de Zanpakutô. Quant à Namidahime, cela ne l'empêcha d'attaquer, encore et encore sans ralentir un instant, forçant Kazushi a fui toujours un peu plus loin, le tailladant petit à petit. L'eau lui arrivait maintenant à la taille, il ne pouvait quasiment plus bouger ni ne pouvait se tenir au-dessus à cause du plafond. Mais l'enfant-zanpakutô continuait de traverser la distance sans être gênée.

Le combat sembla durer des heures, bien qu'il ne se soit probablement écoulé que quelques minutes, quand Kazushi finit par comprendre. Namidahime lança son dernier assaut et cette fois, Kazushi ne bougea pas. La lame traversa sa chair de part en part quand il agrippa fermement le bras de l'enfant qu'il regarda fixement avant de plonger sa main libre dans la poitrine de son adversaire. Il ne rencontra aucune résistance. Pas de sang, pas de douleur, pas de cri.


 « Tu as sorti le sabre de l'eau. Et tu as dis que l'eau était en toi. »

L'enfant hocha doucement la tête. « Elle est en toi également. Comme en toute chose vivante, Kazushi. L'eau est partout. C'est en ça que ton pouvoir est grand. »

L'image de l'enfant se brouilla légèrement alors qu'elle irradiait d'une lueur azur alors que Kazushi retirait sa main lentement, tenant avec fermeté la garde de son Zanpakutô. Autour de lui, l'eau brilla du même éclat tandis que ses blessures se refermaient avec une rapidité qui le surprit lui même. Ouvrant les yeux, le Shinigami se retrouva de nouveau au Rukongai, dans ce coin éloigné où il s'était réfugié.

Il lui fallut encore plusieurs jours pour avoir le coup de main sur ses nouvelles connaissances. Comprendre comment une lame d'eau pour trancher, comprendre comment soigner avec d'autant plus d'efficacité, comment trouver l'eau là où elle était. Son retour à la quatrième division ne fut pas des plus glorieux. Nombreux furent ceux qui le dévisagèrent, étonnés, furieux, dégoûtés. Le mot déserteur fut plus d'une fois prononcé et ses supérieurs ne se génèrent pas pour le lui faire comprendre. Seul la découverte de ses nouvelles capacités curatives, et probablement la clémence de Unohana Retsu, lui permit d'éviter une sanction trop importante.

Il fallut du temps avant que la confiance ne revienne. Ce temps, Kazushi l'utilisa pour parfaire ses connaissances, ne délaissant plus son entraînement au combat, bien que lui préférant d'autres activités. Les missions revinrent peu à peu, se soldant par des réussites, le plus souvent sans qu'aucun soldat ne revienne blessé grâce aux soins prodigués sur place. Les quelques échecs furent la plupart sans gravité. Mais le danger survint de nouveau, alors qu'il était parti porter secours, avec une petite escouade de la 4ème Division, à des troupes stationnées sur Terre. Kazushi était alors âgé d'un peu plus de 500ans.


.oO Chapitre 3 : Une vie de Vizard Oo.


Ce qu'il se passa ensuite, Kazushi n'en a aucun souvenir, tout l'histoire ne lui ayant été raconté que par d'étranges témoins de la scène ; un homme au chapeau étrange vêtu principalement de vert accompagné parce qui semblait être un géant moustachu. Kazushi les aurait probablement reconnu, l'un comme l'autre, s'il n'avait pas été dans un état de douleur et d'hallucination avancé. Les rares moments de réels conscience n'étaient source que de puissantes douleurs, comme si son sang était lave et qu'une entité cherchait à s'extirper de lui par la poitrine. Quelque chose lui fut injecter, comme de l'eau clair et fraîche sur une brûlure nouvelle.

Les explications ne vinrent qu'avec les secours qui retrouvèrent les deux équipes de Shinigami. Les deux équipes envoyées sur Terre ne se souvenait de rien, impossible de rendre un rapport, alors la situation leur fut expliquée. Un hollow semait le trouble chez les Shinigami. Ce dernier avait la forme d'un immense ver, sans bras ni jambes, un adversaire qui semblait bien facile à vaincre, mais c'était sans compter bon nombre de capacités. Sa plus terrifiante fut sa capacité à se dupliquer à chaque blessure. Chaque goutte de sang, chaque morceau de chair ne faisait que donner naissance à un clone. Sa plus terrifiante fut découverte par les deux équipes sur Terre bien avant la Soul Society : il pouvait s'enfouir dans la chair de ses cibles, la dévorant de l'intérieur.

Ce n'est que quelque jours après leur retour à la Soul Society que la première équipe se transforma ou plutôt, que les premiers clones sortirent, dévorant leur hôte pour s'en extraire, attaquant la Soul Society depuis l'intérieur. La peur s'installa rapidement parmi les survivants des deux équipes, personnes ne sachant qui pouvait être infecté. Les premiers clones furent rapidement éliminés, réduit en cendre ou scellés. L'idée d'éliminer les survivants avant l'éclosion de la larve-hollow fut proposée plus d'une fois, fort heureusement sans être appliquée, préférant placer les Shinigami sous une quarantaine  de surveillances pendant plus d'un mois sans incident. Après de nombreuses analyses, seulement 5 Shinigami furent déclarés sains. A peine la moitié de l'effectif initial des deux garnisons envoyés sur Terre.

Kazushi repris le travail, son train-train habituel avec toutefois quelques changements. Ces rares heures de sommeils étaient peuplés de cauchemar. Noir, profond, vide. Seul un cri se laissait entendre dans les ténèbres. Les jours défilèrent, devinrent semaines, mois, années. Les cauchemars se faisaient plus pressant, plus sombre. Le cri plus agressif, plus bestial, plus proche, jusqu'au jour où une griffe froide et acérée sembla se posa sur son épaule avant d'être repousser par un lumière azurée. Chaque nouveau cauchemar se finissait alors de la même manière, la sensation de cette griffe cherchant à déchirer ses entrailles, toujours repoussé par une lumière faiblissante jusqu'alors qu'une voix fluette se fit retentir. Namidahime. Elle se battait contre quelque chose et semblait perdre la bataille.

Tout se déroulait normalement dans la journée, lors des interventions médicales, lorsqu'il utilisait ses pouvoirs pour soigner. Mais une fois en mission, Kazushi était différent. Lorsqu'il devait se battre,une énergie étrange le parcourait, augmentant sa colère, allant jusqu'à lui faire perdre le contrôle par moment. Sa puissance augmentait bien plus que de raisons sans qu'il puisse y faire quoique ce soit, sinon attendre que cela se calme. Chaque fois son esprit s'obscurcissait brusquement, déchirant sa conscience en lambeau qu'il s'efforçait de regrouper. Jusqu'au jour où le problème pris une ampleur inattendu.

Ce jour-là, Kazushi était seul, profitant d'un jour de congé pour essayer de comprendre. Dans son esprit, dans son monde, se tenait Namidahime, profitant du soleil sur le toit du bâtiment. Mais l'eau autour avait pris une couleur bien plus sombre qu'auparavant, semblant presque vivante. Une silhouette se découpait dans ses profondeurs, qui surgit brusquement, s'emparant du Shinigami pour le traîner sous les eaux. Le corps se tordit de douleur, se courbant, tétanisé, tandis qu'un masque venait recouvrir son visage. Le masque se brisa alors que Kazushi émergea des eaux pour retrouver son enveloppe charnelle.

Se faisant porter pâle, Kazushi laissa de coté ses prérogatives, demandant la permission d'aller sur Terre se reposer alors qu'en réalité il était bien décidé à chercher des réponses. Ces dernières, il les trouva auprès de ce géant moustachu et de cet étrange barbu en vert. Bien que le premier ne lui était que vaguement familier, il reconnu facilement l'ancien capitaine de la douzième division, disparu de la Soul Society du jour au lendemain après qu'un scandale dont il ne savait pas grand-chose eut éclaté. La discussion qui s'en suivit fut étrange, des noms inconnus furent prononcés, une solution fut trouvée.

Hollow intérieur, Vizard, tout cela et bien plus fut abordé par les deux Shinigami jusqu'à la rencontre avec les précédents Capitaines et Lieutenants. Le combat qui s'en suivit fut contre Kazushi lui-même, ou plutôt contre ce qui était tapi en lui. L'affrontement fut rude, long, presque impossible. Au bout de plus de trente minutes d'incertitude, Kazushi sortit, vainqueur, blessé, épuisé. Ne pouvant rester plus longtemps, le Shinigami pris soin de noter les conseils de ses prédécesseurs avant de retourner à la Soul Society, s'entraînant seul à maîtriser ce nouveau pouvoir dont il ne voulait, mais savait pouvoir être d'une grande aide, bien qu'il devait alors se cacher.

La suite, vous la connaissez déjà, en quelque sorte. Kazushi passa ses moments libres à s'entraîner, à contrôler ce pouvoir, à augmenter les siens, cherchant toujours plus loin à comment soigner avec plus d'efficacité et de précision. L'apparition d'un Shinigami Daiko, la trahison d'Aizen et le nombre grandissant de blessés avec l'apparition des Arrancars furent d'excellents exercices. Le retour des Anciens Capitaines fut un choc, les Vizard furent accueillis avec des réactions mitigées, mais au moins Kazushi n'avait plus besoin de se cacher. Ses pouvoirs furent appréciés, d'autant plus quand le Vandenreich se mit à attaquer. Les morts furent nombreux, les blessés d'autant plus. Parmi eux, nombreux furent les Capitaines. Il fallait les remplacer.

C'est ainsi que Uesugi Kazushi devint Capitaine, prenant la relève de celle qui fut la plus grande médecin de la Soul Society.


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MessageSujet: Re: Uesugi Kazushi   Uesugi Kazushi EmptyJeu 19 Nov - 11:14

Oui, c'est évidemment du très bon travail. J'ai pris le temps pour lire honnêtement je me suis pas pressé et ça a été plutôt plaisant. J'ai beaucoup aimé le fait que tu prennes une large palette historique pour nous parler de ton perso parce que c'est assez rare qu'on ait le descriptif des années humaines de shinigamis de haute volée comme ça. Et le mieux c'est que c'est bien structuré et qu'on s'attarde là où il le faut. Tu te fais pas chier à étayer tout le lore de Bleach et tu skip d'ailleurs toute la partie de la guerre dans tes derniers paragraphes et je trouve ça cool parce que ça montre vu qu'il y a de la densité que tu as fourni l'effort.

Donc c'est validé ma biche
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MessageSujet: Re: Uesugi Kazushi   Uesugi Kazushi EmptyJeu 19 Nov - 11:42

Je plussoie, très beau travail. Je valide, lvl 77. Enjoy !
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